sonic_youth_sonic_nurse.jpg 22 ans après sa première production, Sonic Youth débarque en 2004 avec, sous le bras, un nouvel album. Evidemment, au regard du glorieux passé du groupe, que dis-je, de l'icône, chaque nouvel effort des new-yorkais est un petit évènement en soi. Soyons clairs, le groupe n'a strictement plus rien à prouver, après une grosse trentaine de LP, EP et autres collaborations en tous genres, Sonic Youth a l'une des discographies les plus riches de toute l'histoire des groupes pop/ rock. A l'occasion de Sonic Nurse, le groupe nous offre une musique tantôt légèrement agitée et torturée (Pattern Recognition, Unmade bed), tantôt plus pop, légère, spontanée et aux sonorités légèrement post-rock ("Dripping dream", "Stones", "I love you golden blue"). Mais les Sonic Youth ne peuvent s'empêcher d'être rattrapés à certains moments par leur naturel, eux qui sont les apôtres de la non-mélodie, des distorsions expérimentales. A ce titre "Kim Gordon and the Arthur Doyle hand cream" ravira les fans du groupe mais, déroutera les amateurs de mélodies bien senties, tant le groupe joue avec les dissonances. "Peace attack" à l'inverse est bien plus mélodique et relativement "mainstream", certains passages tendant même vers le travail de groupes tels que Coldplay. On est loin des dissonances d'Evol ou Goo.
Sonic Youth s'est calmé, sa musique est bien plus douce et apaisante qu'auparavant mais garde néanmoins une certaine énergie qui contamine l'auditeur dès que celui-ci pose le disque sur la platine. Avec Sonic Nurse, les new-yorkais nous offre leur album sans doute le plus accessible, mais pas le moins inspiré tant le poids des années ne semble avoir aucune prise sur les membres du groupe. Fascinant.