Slowtorch - Adding fuel to fire Adding fuel to fire, si ce n'est pas tout un programme ça, autant aller se recoucher. On enfourne la galette dans le mange-disques, on pousse un peu les enceintes, on se cale bien au fond du fauteuil, on appuie sur play et on attend. Et comme les Slowtorch sont du genre serviables, on n'attend pas vraiment longtemps. Dès "Another one down", les guitares crachent leur venin sous forme de riffs brûlants comme l'enfer, les "vocals" se font rugueux et ravageurs avant que la section rythmique ne passe derrière nettoyer ce qu'il reste de survivant(s). 2'40'' de grosse mandale stoner rock incandescente aux effluves métalliques et au groove sulfurique qui sent l'alcool et le bitume, rien à redire, ça bute sec. On s'enquille la piste audio suivante, titrée "Dirt track" et c'est reparti plein gaz. Une petite seconde au compteur de plus que le premier morceau, les Slowtorch font dans le précis qui tamponne, le rock sévèrement burné qui arrache. Poussant le vice jusqu'à prolonger un titre jusqu'à deux minutes et quarante quatre secondes (les fous...), les italiens enquillent les brûlots stoner métalliques au groove rock'n roll dément ("Roadkill", "Sixwheeler") et nous emportent avec.
Elevés au son des Crowbar et Corrosion of Confirmity, sensibles à la virilité de Nick Oliveri (ex-QOTSA, Mondo Generator), les gaziers ici-présents ont bien appris leurs leçons et les retranscrivent avec un sens du riffs "de tueur" qui fait mâl(e). Une prod bien grasse, un son épais et âpre, les décibels restent collés aux enceintes et le groupe appuie à fond sur la pédale d'accélérateur dans un "Rocket to Nebula 6" enfumé par les gaz d'échappement. On se dit alors que Slowtorch va finir par perdre un peu de sa puissance à l'impact et au lieu de ça, on se prend une vague de 2e lignes en pleine face. Autant dire qu'on se relève pas comme ça d'un tel placage ("Juggernaut"). Le feeling est énorme, la mécanique parfaitement huilée et le groupe joue les grosses cylindrées pour faire passer son message. Un petit côté sludge sur les bords, une bonne rasade de stoner brut des familles, juste un petit soupçon de punk et on s'enfile ça cul sec. Effet garanti que ce disque furieusement compact mais jamais répétitif, un effort corrosif à souhait qui se dévore à n'importe qu'elle heure de la journée avec un appétit vorace. Et pour cause, Adding fuel to fire, c'est 7 titres pour 22 minutes (seulement !) d'un cocktail rock'n roll hautement éthylique et foutrement bien gaulé.