SLIVER - Disobey giants Deux ans que l'on n'avait pas eu de nouvelles de Sliver et il y a de quoi s'interroger avant de mettre la galette dans le lecteur... Sauf que dès le premier titre, le groupe dissipe ces menus doutes avec une piste assez consistante intitulée "Dead presidents". Ne crois pas non plus que le groupe se contente de reproduire la recette emo-post hardcore d'antan, des nappes inédites de clavier viennent agrémenter le tout pour accentuer les moments forts du morceau. "The curtains are dawn" entame aussi l'album sur les chapeaux de roues avec une piste qui prend un surplus d'agressivité, le chant de Ben, entre chant clair inspiré et chant mégaphoné, est toujours aussi plaisant, surtout lorsqu'il s'agit de faire vivre des refrains catchy as fuck comme ils en sont capables. La référence à Snapcase est toujours aussi pertinente et elle n'a rien de déshonorante tant le groupe a influencé le microcosme de la musique hardcore. Reste que Sliver s'en détache, notamment sur "Sleepwalkers inc." qui commence sur des terrains apaisés et se termine sur une outro au piano. Les pistes se suivent, se ressemblent sans forcément ennuyer car le groupe s'échine à varier les ambiances, le clavier semble également être un des nouveaux atouts de Sliver, et pourquoi pas, puisqu'ils y gagnent en terme de singularité.

Coté songwriting, Disboey giants fait plus que tenir la route même si l'album est à mon sens pas dénué de défaut, notamment lorsqu'il côtoie le mielleux auditif et le convenu musical (ce riff...) avec "The future", j'ai eu l'impression d'entendre un groupe de seconde zone des années néo-métal (30 Seconds To Mars en tête) alors que le groupe est capable de tellement mieux. Disboey giants n'est pas un opus parfait, à mon humble avis de chroniqueur exigeant, mais le groupe propose un tout dont ils peuvent être assez fier. Sliver a beaucoup à offrir, en témoigne la chouette succession "The quiet riot" et "Polaris", deux titres qui s'enchaînent comme (pardon la famille tout ça...) papa dans maman. "The partisan", la dernière piste, est également une piste très inspirée à mettre à leur actif, maniant la sobriété avec une certaine classe et un chant en français (V13 n'est pas loin...) qui ne dénote absolument pas dans leur univers.

Si tu cherches des refrains scotchants, des mélodies qui cherchent à agripper les oreilles dès les premières prises de contacts, Sliver est définitivement pour toi. Et une dernière précision, l'album a été chapeauté par Pelle Henricsson (Versions de Poison The Well, The shape of punk to come de Refused mais aussi sur Fireside, Entombed, Cult of Luna... ) est donc, à ce niveau là, c'est parfait de chez parfait.