Sucker Punch BO Gros nanar glam-erotico-chic emballée avec le budget FX et la mise en scène pompeuse d'un bon vieux blockbuster de série B, Sucker Punch aurait pu être, sur grand écran, l'OVNI cinématographique de l'année, soit une claque visuelle éblouissante doublée d'un brillant maëlstrom d'influences geek totalement subversives (et jouissives). Ben raté, le film n'est qu'un vulgaire actioner au scénario pétaradant parfois, d'un ennui mortel souvent, notamment dans le découpage de ses séquences d'action entrecoupées de vide narratif sidéral et de dialogues ineptes. Sans parler d'un cast qui, s'il remplit plutôt son cahier des charges niveau sex-appeal, pourrait se payer 2/3 séquences d'Actors Studio histoire d'être crédible.

Et au milieu de tout ça, une bande-son là aussi complètement sur-reférencée avec de bons gros standards pop/rock et un zeste de hip-hop qui claque dans les enceintes. Pour le coup, la prod' du film a réussi son coup même si c'est la bimbo Emily Browning qui débute son numéro de charme en nous susurrant à l'oreille un "Sweet dreams" des plus racoleurs... du moins c'est ce que l'on pense au début, le résultat étant au final, pour être honnête des plus honorables. On a peut-être trouvé comment relancer la carrière d'actrice de la mignonne petite Emily. Laquelle va s'illustrer un peu plus loin sur une autre reprise, celle du divin "Where is my mind?" des dieux Pixies, en duo avec le chanteur israélien Yoav qu'on ne connaissait jusqu'alors... ni d'Eve ni d'Adam. Et là encore, le résultat se laisse écouter et plutôt deux fois qu'une.

Entre-temps, le bon goût des studios nous aura quand même plutôt bien gâté (pour une fois) puisque Skunk Anansie s'offre une cover du toujours très beau "Army of me" de Björk. Un choix facile certes mais finalement assez évident lorsque l'on a vu subi le film. Puis, l'Islandaise Emiliana Torrini pose son joli filet de voix sur l'envoûté "White rabbit" avant que le duo Alison Mosshart (The Kills, The Dead Weather) & Carla Azar (Autolux) n'enflamme à leur tour le "Tomorrow never knows" des Beatles, qui aura certainement rarement été aussi sensuel. Un mashup hip-hop détonnant de Queen plus tard ("I want it all" / "We will rock you") par Armageddon (aka Geddy, chanteur de Terror Squad) et quelques friandises supplémentaires, on ressort de tout ça en se disant que pour finalement, à côté du semi-four galactique sur grand écran, la BO est quand même loin d'être au même niveau. Parce qu'elle est là, la cruelle ironie d'un film qui aura quand même coûté la coquette somme de 80M$ (hors frais marketing) et qui au final ne brille que par sa bande-son alors qu'il avait, sur le papier, tout pour la rendre justement assez oubliable face au feu d'artifice visuel promis.