06/03/23 SKÁLD clippe : SKÁLD a clippé "Elverhøy", issu de Huldufólk paru le 20 janvier dernier chez Decca Records France / Universal.
> Lire la dépêche
18/01/23 MAG #54 : Not Scientists et nos 25 ans ! : Happy Birthday to us ! 25 ans qu'on est sur la toile !!! Ca se fête avec un numéro un peu spécial puisqu'en plus d'un mag "normal" tu trouves une cinquantaine(...)
> Lire la dépêche
10/01/23 La haine reprise par Skald : Le célèbre "Du hast" de Rammstein a été repris par les nordiques de Skald. Leur album Huldufólk sort le 20 janvier.
> Lire la dépêche
Numéro :
Mag #54
Happy Birthday to us ! 25 ans qu'on est sur la toile !!! Ca se fête avec un numéro un peu spécial puisqu'en plus d'un mag "normal", avec Not Scientists, tu trouves une cinquantaine de pages "bonus" qui vont te permettre de remonter le temps jusqu'aux débuts du cybermonde à la fin des années 90 avec les acteurs de l'époque !
Le nouvel opus de Skáld nous emmène en Islande à la rencontre de petits êtres pas évidents à voir mais qui prennent encore aujourd'hui une part importante dans les croyances locales, des elfes et des trolls qui vivent dans un univers parallèle en toute tranquillité pendant que les hommes se caillent sur un rocher volcanique peu accueillant.
C'est donc ce peuple qui a les honneurs du collectif qui a étoffé son équipe malgré le départ de Justine, on y retrouve des instruments folkloriques aux sonorités médiévales, des rythmes sourds, des chants dans de nombreuses tonalités (je compte 8 vocalistes !) et un amalgame assez délicieux des voix féminines et masculines ("Manin Liour", "Da manen sken"). Ambiances soignées, rythmiques charnelles et mélodies envoutantes, il y a 1000 ans, Skáld aurait fini sur un bûcher pour sorcellerie, aujourd'hui, ils nous font vibrer et vont continuer d'embraser les plus grandes scènes avec des morceaux taillés pour le live, qu'ils soient destinés à soulever les foules comme "Elverhøy" ou plongent tout le monde dans un moment de délicatesse sacrée comme "Hinn mikli dreki". En tout cas, les deux fournissent déjà leur lot de frissons sur disque. Malgré la barrière de la langue, on se sent proche de ce Huldufólk, un monde où la spiritualité peut se mélanger aux pitreries, où l'aventure débute après le ruisseau ou derrière cette grosse pierre, un univers où la nature est un terrain de jeu respecté, un espace qui trouve en "Trollslaget" une frontière, un titre instrumental qui semble être, si ce n'est une conclusion, au moins une transition car ensuite, ce sont deux reprises que nous offre Skáld. On quitte la féerie scandinave et on croise de l'allemand et de l'anglais pour respecter les paroles originelles (une traduction aurait été sympa aussi, non ?). La première cover est assez déroutante, c'est le "Du hast" de Rammstein, un titre percussif où les frappes métronomiques l'emportent sur les mélodies, au vu des qualités vocales du collectif, on pouvait imaginer une version rafraîchie de "Engel", "Sonne" ou "Mutter" tant les aspects mélodieux et puissants de ces tubes correspondent à Skáld mais le contre-pied fonctionne parfaitement. La deuxième est plus "logique", c'est "A forest", un titre qui colle bien à leur décor et à la température ambiante, le morceau de The Cure est souvent repris (Behemoth en a donné une version récemment et par le passé des groupes aussi divers que Dionysos, Waltari ou Steven Wilson se sont pliés à l'exercice), un essai et une transformation si réussie que je préfère cette version à l'originale...
Du changement autour de Christophe Voisin-Boisvinet mais de la continuité tant l'entité Skáld dépasse désormais son géniteur, c'est un esprit, certainement en communication avec le Huldufólk, qu'incarne quelques mortels pour nous faire vibrer de ce côté-ci du monde avec de bonnes ondes venues d'ailleurs. Gledur mig ad kynnast ber.
Ils sont forts ces Vikings français ! Alors qu'ils ont sorti un album l'an dernier à la fin du mois d'octobre, ils nous sortent un EP "bonus" un an plus tard. Le truc est intitulé Winter songs alors qu'on sait très bien que les gars ne feront jamais dans l'estival, leur kiff, c'est la neige, le vent, le froid, certainement pas les primevères, la garrigue ou les pins parasols. Ce maxi est composé de trois inédits et de deux versions "intimes" de deux de leurs meilleurs titres ("Rún" paru sur Vikings chant et le sublime "Grótti" paru sur Vikings memories dont la Lyric Video permet de chantonner du vieux norrois, ne t'en prive pas en fin de soirée...). Ces versions "light" ne sont pas exceptionnelles, elles n'intéresseront que les inconditionnels du combo voulant se sentir plus proches de la voix de Justine.
"Jólanótt" célèbre le jour le plus court de l'année, le retour attendu du soleil se fait avec une mélodie douce et dynamique, on se fait encore une fois accrocher et il est difficile de se défaire de cette petite mélopée. Plus épuré, "Villeman og magnhild" est axé sur le chant et quelques percussions, c'est assez shamanique et les autres instruments ne sont là que pour mettre en avant la délicatesse de la voix, c'est certainement pour cette raison que les deux versions allégées de "Rún" et "Grótti" sont placées juste après. Pour finir, on peut comprendre que "Þat mælti mín móðir" ne soit qu'une chute de l'album, titre assez court où le rythme est martelé, c'est surtout un chant qui n'apporte que peu de magie à l'aune de "Jólanótt". En tant qu'EP pour les convertis, Winter songs fait le job, l'artwork est très réussi (sans contestation le plus beau des productions du combo), les deux premiers inédits valent le coup et les trois autres pistes assurent le fan service. Pour les néophytes, mieux vaut commencer par les classiques (perso, je me remets un petit "Grótti"...).
Skáld est un projet particulier car il s'articule autour d'un producteur amateur de sons ancestraux et de chanteurs aux timbres marqués, c'est également une idée qui surfe sur la vague Heilung et l'attrait du public pour une folk à la croisée des chemins entre contrées lointaines et voyages historiques. Une musique atypique, des déguisements et des instruments rares assurent le succès en festival où il fait toujours bon passer un moment hors du temps mais également dans les bacs. Skáld enchaîne donc un deuxième LP après la réussite de Vikings chant en 2018, cette fois-ci place aux "souvenirs vikings" même si le style n'a pas changé (malgré le départ d'un chanteur).
Avec d'un côté une technique vocale irréprochable (et impressionnante, la polyphonie est plus que maîtrisée) accompagnée de sonorités tant soyeuses qu'harmonieuses et de l'autre une ambiance qui nous emporte ailleurs, on comprend que le groupe charme au-delà des inconditionnels du vieil islandais (langue dans laquelle les textes sont écrits) et du folklore scandinave alto-médiéval. Portés par une dynamique ultra puissante, certains titres ("Jörmungrund", "Grótti") donnent envie de rejoindre le premier drakkar pour partir voguer à l'aventure, même si cette dernière ne sera pas de tout repos, on peut espérer vivre des moments d'une beauté éclatante ("Fimbulvetr", "Sólarljóð"). Pour peu que tu sois amateur d'heroic fantasy (Tolkien, Martin, ...) et/ou sensible aux univers chargés de légendes (les vikings et par extension tous les peuples à dimension chamanique), tu imagineras facilement des images sur cette musique qui semble écrite pour habiller un conseil des elfes chez Elrond, un débarquement fer-né ou un long plan sur le regard de Ragnar.
Profitant de l'intérêt depuis quelques années pour un monde lointain et attirant, les Skáld poursuivent leur travail de guide en pays norrois et avec leur talent vont certainement convertir d'autres âmes à cette culture.
En naviguant sur notre site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour sauver vos préférences et réaliser des statistiques de visites.
[ charte d'utilisation ]