Sir Chloe - I am the dog Sir Chloe fait partie de ces formations qui ont trouvé un public via un outil indispensable aux artistes et évolutif depuis deux décennies, à savoir les réseaux sociaux. En effet, le groupe indie-rock originaire du Vermont (installé à Brooklyn depuis) mené par la ravissante Dana Foote, qui n'hésite pas à se mettre en scène avec son mouton empaillé dans sa chambre pour la pochette de son nouvel album I am the dog, a cartonné en 2020 avec la ballade pop "Michelle" (sur son album Party favors), un titre devenu viral sur Tiktok. Et comme les choses ne s'arrêtent pas toujours en si bon chemin, sa communauté l'a suivie sur la plateforme Spotify sur laquelle les chiffres peuvent donner le tournis (3,5 millions d'auditeurs mensuels, actuellement "Michelle" a cumulé plus de 221M d'écoutes). C'est un véritable succès, si bien qu'Atlantic Records l'a signé pour la sortie de son deuxième album.

Accompagné sur ce disque par le producteur John Congleton, qui n'a plus rien à prouver dans l'indie-rock (Death Cab For Cutie, Alvvays, Franz Ferdinand, Suuns et j'en passe), Sir Chloe mêle admirablement ses influences plutôt 90's dans cette œuvre. En parcourant I am the dog, on retrouve facilement les éléments qui ont fait le succès de ce style fut un temps ou même encore maintenant, à travers des artistes tels que les Pixies ou PJ Harvey pour les plus anciens, et citons Frankie Cosmos ou Wet Leg, pour les plus récents. Pourtant, rien ne semble vraiment daté chez Sir Chloe, il sonne comme un groupe moderne, avec comme seule ambition de balancer des titres dont il est facile de se souvenir tant ils ont ce potentiel à accrocher l'auditeur dès la première tentative.

Mélodiquement juste, assurément énergique (le petit côté "riot grrrl" y joue beaucoup), I am the dog dépeint les états d'âme de la jeune Dana sur des sujets aussi divers que l'amour, la manipulation, le chaos... Comme le chien qu'elle prétend être, elle pose ses pattes un peu partout, souille les plages de temps à autres ("Salivate", "Hooves"), aime jouer et faire la folle ("Should I", "Know better"), réclame de l'attention ("Center", "Daddy's car"), mais aussi à manger ("Cake", elle était facile celle-là), se perd dans ses pensées ("Obsession"), le tout sans trop aboyer au final... ou alors discrètement. Ce serait tellement dommage de se priver de ce disque, car dès sa première écoute, vous avez de grandes chances de l'adopter sans trop hésiter.