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Biographie > Un peu de Soudan aux States

Ahmed Abdullahi Ghallab est un multi-instrumentiste d'origine soudanaise né à Londres qui a déménagé aux Etats-Unis à l'âge de 5 ans. Avant de débuter sa carrière en solo sous le nom Sinkane en 2007 avec l'album Sinisterals, il a travaillé en tant que batteur et percussionniste de studio avec Eleanor Friedberger, Caribou, Of Montreal, Helado Negro, Born Ruffians et Yesayer. Après s'être essayé au post-rock et au krautrock au début de sa carrière, Sinkane s'est fait un nom avec la pop soul afro-beat groovy de Mars en 2012 puis Mean love, son dernier album sorti en 2014.

Sinkane / Chronique LP > Mean love

Sinkane - Mean Love Sinkane n'est pas un groupe inconnu du W-Fenec. Découvert sans passer par la case chronique à l'époque de Mars, ce musicien résidant à Brooklyn nous lançait alors aux oreilles un disque très groovy teinté de jazz, d'électro-funk et de rythmes venus notamment de son continent d'origine, l'Afrique. Conforme aux bonnes ondes sonores découvertes sur l'album, la prestation que l'artiste a délivrée à Dour en 2013 faisait partie d'un de ces très bons souvenirs scéniques de cette édition. Sorti début septembre 2014 sur City Slang, label berlinois ayant fait découvrir à l'Europe des groupes tels que Yo La Tengo et The Lemonheads, Mean love n'a aucun complexe à avoir auprès de son prédécesseur tant sa qualité l'égale. Au moins. Même si, reconnaissons-le, cette dernière galette est un peu plus "easy-listening", plus "pop" diront certains.

De par son histoire personnelle (soudanais né à Londres et vivant aux USA) et ses aventures artistiques (musiciens studio d'origine ayant joué avec des artistes divers et variés, voir sa biographie), le son de Sinkane est nourri de ses très nombreuses influences et brouille forcément les cartes. Sa soul hybride tend la main à l'afrobeat ("New names"), au funk ("Yacha"), à la bossa ("Moonstruck"), au reggae ("Young trouble") ou bien à la country-s(l)ide ("Galley boys"). Entre ballades bucoliques et musique au groove efficace, la "pop" mutante de Mean love est portée avec maîtrise par la voix douce, langoureuse et parfois un peu trop aiguisée ("Mean love") d'Ahmed Ghallab. Au passage, "Hold tight" fait fortement penser à celle de Sade, un signe peut-être.

Passé grosso merdo du rock prog-psyché à la pop-soul, le bonhomme de Brooklyn semble avoir désormais trouvé sa voie à travers une expression plus satinée pour un résultat non moins mauvais mais potentiellement contrariant. A l'image de son titre, Mean love est un album parfait pour pimenter vos préliminaires ou à consommer après une journée harassante de travail le cul dans un bon vieux sofa.