Le singe blanc - aoûtat Avec Aoûtat (un petit parasite qui provoque des démangeaisons // ici le plaisir des oreilles...), Le Singe Blanc signe ni plus ni moins que l'une des plus belles sorties de ce premier semestre. Parce que leur identité est atypique. Parce que le disque s'avère passionnant et jouissif de A à Z. Parce qu'en plus le digipak est joli. Tu la sens venir la chronique d'un mec qui a pris une sacrée claque ?

Au contraire de beaucoup de disques estampillés rock-noise, étiquette réductrice au possible pour ce groupe, le premier titre, ne révèle que très partiellement la musique du Singe Blanc. En fait, celle-ci se dessine progressivement au fur et à mesure des titres et l'effet de surprise reste omniprésent jusqu'à la dernière piste.
Intitulé "Gru", le morceau inaugural est la prise de contact rêvée en mode "fous toi un doigt dans la prise et un autre dans les orbites" : une basse qui domine les débats, une batterie qui lui répond avec vigueur, des onomatopées jetées en pâture (correspondant souvent au titre de la piste) qui vont vite squatter les parois du cerveau... Ou comment faire cohabiter les loufoqueries rythmiques de Primus et les muscles saillants d'un Shellac en un seul morceau sans fioritures et au final, assez excellent. D'autant plus que la piste évolue de manière totalement saugrenue et sans que cela reste incongru - oui c'est de la rime du pauvre, navré chers lecteurs. "Emma Stuper", la seconde piste, commence sous bien d'autres hospices avec une guitare qui prend les oreilles de l'auditeur en charge. Le "Emma Stuper" scandé fait le reste, la section rythmique se la joue cyclo' et là encore, c'est dans le développement du morceau que le groupe fait des miracles et marque les esprits. On ne va pas te mâcher le boulot éternellement, on peut juste t'inciter à écouter ce disque de toute urgence. Car Le Singe Blanc réussit le pari de produire un album à la fois ambitieux et totalement régressif dans l'attitude. Leur singe, qui devrait bientôt être connu comme le loup blanc, lit surement Nietzsche en mangeant les excréments de ses congénères. Oui, c'est dégueulasse décrit de la sorte mais c'est particulièrement excellent à écouter. Merci Whosbrain Records, un label au nez creux (Joe4, The Glad Husbands...) et qui récidive de la plus belle manière avec Aoûtat.