Silver Snakes - Saboteur Avec leur deux premiers albums - Pictures of a floating world (2012) et Year of the snake (2014) - les Californiens de Silver Snakes ont fait parler d'eux dans la partie nord américaine du monde. Cela dit, cet oiseau de belle envergure n'a pas fait plus qu'un bruissement d'aile sur le vieux continent. Alors profitons un peu de la sortie de Saboteur pour revenir sur cette formation.

Silver Snakes se targue d'être influencé par le son indus de Nine Inch Nails et par celui de Sleep, avec des sonorités plus stoner voir doom. Alors, qu'avons-nous ? Une batterie qui cogne dur et des gros riffs. Dans le style, rien d'original mais c'est toujours plaisant à entendre. Le chanteur engage sa voix tout en amenant des mélodies bien senties et il faut le dire, quelques coups de gueulante. Un gros cri pose un voile noir sur "Electricity" qui prend subitement fin. La suite enchaîne avec quelques saveurs electro indus histoire de maintenir la tension. Puis, on reprend un bon bain de stoner à l'ancienne. Départ très aérien pour "Dévotion" stoppé net par un chant guttural. La colère redescend semble-t-il puisque dans le même titre, le groupe nous livre une ambiance plus tranquille. Un contraste presque perturbant mais c'est toute la richesse de Silver Snakes. Si le vent est tombé un court instant ce n'est que pour reprendre de plus belle sur "Red wolf" qui tend à nous déchirer les entrailles et plus si affinité.

Les vrais artistes font les mouvements culturels et dans leur sillage viennent se mettre les autres. Ceux-ci tentent de s'identifier aux précurseurs sans se rendre compte que ce fait même est une prison pour la création. Pour Saboteur, Silver Snakes est allé chercher des ressources à droite à gauche. Mais ni dieu ni maître, le groupe a ensuite fait sa sauce pour naviguer entre deux eaux. Lui mettre une étiquette réductrice à la va-vite est donc périlleux. Et c'est tant mieux !