Après s'être offert une petite pause pour s'occuper de leurs familles respectives, les petits génies islandais de Sigur Ros sont revenus sur le devant de la scène fin 2011 avec la sortie du somptueux CD/DVD live Inni. Et depuis ne s'arrêtent plus, livrant en seulement treize mois d'intervalle deux albums studio (et ayant "perdu" un membre au passage), Valtari et donc Kveikur présentement chroniqué (et en bonus le DVD du Valtari Film Experiment. Un nouveau disque à l'artwork presque menaçant (on va rapidement comprendre pourquoi) débarqué un peu à la surprise générale... et qui dès les premières secondes à tendance à coller l'auditeur au fond de son siège de par la puissance sonore développée par les nordiques.
Car "Brennistein" frappe d'entrée par sa lourdeur post-industrielle abrasive, les incisions violentes qu'il pratique dans les amplis, ébréchant les enceintes à coups de percussions rageuses qui contrebalancent une mélodie toujours aussi haute perchée qu'à l'accoutumée. On oublie la contemplation éthérée des morceaux les plus connus du groupe et on donne dans quelque chose de plus... (post)métallique même, voire indus par moments mais surtout étonnamment écrasant. Avec toujours cette griffe artistique inimitable évidemment. Une densité sidérante, quelques éléments rock durs inhabituels chez eux et surtout les traditionnels climax enfiévrés qui ont fait leur marque de fabrique, les Sigur Ros font évoluer leur musique vers le chaos... mais ne renient pas leur essence pop/post-rock bouleversante ("Hrafntinna").
Si le résultat est toujours aussi beau qu'à l'accoutumée avec eux, entre mélopées enivrantes ("Isjaki", "Yfibord"), ambiances ouatées et harmonies euphorisantes, la volonté assumée de proposer quelque chose d'à la fois plus pop pour sa sophistication subtile et plus rock dans ce côté brut de décoffrage qui fait l'intensité de ce Kveikur (l'immense morceau éponyme de l'album). Une grandiloquence majestueuse ("Stormur", "Rafstraumur"...) que seuls les Islandais peuvent se permettre, une quête d'absolu sensoriel qui trouve son écho dans le vibrant "Blapradur", avant de manier l'épure avec une classe folle sur la conclusion instrumental qu'est "Var". Une neuvième et dernière piste bouclant la boucle à merveille, célébrant ainsi le nouveau petit bijou signé de la main de ce groupe toujours aussi hors-norme. Et en évolution perpétuelle.
Kveikur
Brennistein
Hrafntinna
Isjaki
Yfirbord
Stormur
Kveikur
Rafstraumur
Blapradur
Var
Hrafntinna
Isjaki
Yfirbord
Stormur
Kveikur
Rafstraumur
Blapradur
Var
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