sigur_ros_saeglopur.jpg Après Takk et une nouvelle offrande faite à la musique atmosphérique, Sigur Ros en remet une couche en ne livrant non pas un simple deux titres, mais un maxi CD composé d'un single (le "Saeglopur" du titre) et de rien moins que trois B-sides inédites. Et comme si cela ne suffisait pas encore, pour donner un peu plus d'intérêt à l'ensemble, les islandais ont rajouté un petit DVD sur lequel on retrouve les 3 derniers clips du groupe. On commence donc avec "Saeglopur", qui figurait déjà sur Takk et qui après des dizaines d'écoutes possède toujours la capacité à émerveiller l'auditeur par ses cliquetis éléctroniques, ses vocalises enfantines et son climax aux instrumentations d'une intensité inégalable. Encore une fois, un "must" absolu à la beauté mélodique incomparable. Huit minutes d'un songe semi-conscient et apaisant que viennent prolonger l'instrumental neo-classique "Refur" puis le merveilleux "O fridur" et sa post-pop lumineuse. Des nappes de claviers mélancoliques qui s'étirent à l'infini jusqu'à nous faire ressentir pleinement le caractère intemporel de la musique des islandais (impression que l'on retrouvera sur le quatrième titre du maxi "Kafari"), une tristesse toujours à fleur de beau, des instrumentations d'un raffinement rare, Sigur Ros est égal à lui-même. Sa musique, douce, fragile, sublime à en verser une larme... A des années lumières de tous ces groupes "tendance" qui se contentent d'assurer une cover d'un de leurs modèles en guise de B-side d'un single (ce qui a généralement pour effet de faire remarquer à quel point le groupe n'a aucune originalité...), les islandais nous offrent sur ce maxi des titres qui auraient très bien pu figurer au tracklisting de Agaetis Byrjun ou Takk. La musique du groupe a toujours eu deux visages : le premier, d'une intensité émotionelle inégalable et parfois un peu "too much" pour ses detracteurs, le second, plus éthéré et feutré, fourmillant de détails et de nuances qui font son élégance. Ici, hormis le titre phare de ce maxi, c'est la deuxième facette de sa musique que Sigur Ros met en exergue. Pour preuve, les quelques 6 minutes d'épure contemplative et de sérénité absolue de "Kafari"... comme une longue plage délicatement mélodique, morceau idéal pour s'en aller accompagner Morphée au royaume des songes. Côté DVD, les hommes venus du froid ont fait court mais efficace. Un petit menu simple et trois clips à l'esthétique quasi irréprochable. Une thématique commune aux vidéos de "Glosoli" et "Hoppipola", celle de l'enfance et de l'innocente liberté qu'elle suppose, autant par ses rêves que ses espiègleries... Une approche un plus mélancolique pour l'apnéique clip de "Saeglopur", mais avec toujours cette même idée de liberté et de quête d'absolu qui semble guider l'oeuvre de Sigur Ros. Trois vidéos qui témoignent d'un véritable intérêt artistique (et non pas uniquement promotionnel comme la plupart des groupes actuels...) de la part des islandais, pour l'attrait visuel de leur oeuvre et de l'étonnante personnalité musicale de ses auteurs.