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Review Concert : Shuffle, Klone Me This Shuffle (nov. 2019)

Interview : Shuffle, #InterviewdeShuffle (janv. 2019)

Shuffle / Chronique LP > #WontTheyFade?

Shuffle - #WontTheyFade Voilà (déjà) 3 ans, Upon the hill nous avait tapé dans l'oreille, les Manceaux de Shuffle ont pas mal tourné depuis et au moment de composer de nouveau se sont certainement servis de cette énergie prise (et donnée) lors des concerts pour orienter leur musique vers davantage de sons bruts et métalliques. Leur rock alternatif burné et groovy a quelque peu muté pour davantage se rapprocher d'un (néo) métal très ouvert blindé de mélodies. Le ton est donné dès "Spoil the ground", c'est lourd, bien charpenté, harmonieux et les arrangements emballent le tout, au final, ce premier titre est un des meilleurs morceaux de #WontTheyFade?. Plus marqués par les rythmes et des ambiances oscillant entre Rage Against The Machine (les hachures) et Incubus (les déliés), "Switch to the otherside" et "Paranoia of the soul" donnent un côté californien aux Sarthois qui ne tombent jamais dans la facilité. Ils cherchent constamment à construire quelque chose de cohérent et si le chant clair aide beaucoup à homogénéiser l'ensemble ("Checkmate fool" très Stereotypical Working Class ou "Wintertide" très pur), il faut signaler l'énorme boulot réalisé sur les parties instrumentales. Quand elles frappent fort, elles apportent leur puissance, quand elles s'assagissent, elles montrent une autre force, celle de nous emmener avec elles dans ce vaste univers minéral bleuté ("Oh, glop d'eternitat" totalement instrumental mais aussi "Behind ur screen" ou "Virtual hero"). À la croisée de biens des chemins, les Shuffle poursuivent leur mélange réussissant un amalgame peu évident avec talent.

Par ailleurs, je profite de cet article pour digresser sur une des limites du crowdfunding parce que ça ne fonctionne pas toujours aussi bien qu'espéré... Si l'album est enregistré, sa date de sortie annoncée et que l'argent récolté va essentiellement vers des trucs qui n'intéressent pas forcément l'amateur du groupe, ce n'est pas certain que ça marche. La réalisation d'un clip, la promotion, le pressage de vinyles, l'édition de T-Shirts... c'est du "bonus" pour un groupe, ce n'est pas vital pour faire de la musique et d'un point de vue tout à fait personnel (et qui n'engage donc que moi) je me sens moins prêt à aider le groupe dans ce genre de démarche en achetant l'album "avant" plutôt qu'à le soutenir (opération couronnée de succès avec la souscription pour leur premier LP) en lui permettant d'aller dans un bon studio, avoir une bonne production et sortir un skeud qui me plaise puisque c'est avant tout le disque avec qui j'aurais le plus de contact. Si en plus de ça, on me présente déjà deux clips soignés (ici "Switch to the otherside" et "Faded chalk lines") issus de l'opus à paraître, je m'interroge sur le sens des priorités des gars, même si c'est avec ce genre de vidéos qu'on peut franchir des étapes, il ne faut pas chercher à les brûler... Au risque de rapidement s'effacer de la mémoire collective ? Tout ce que je ne leur souhaite pas.

Publié dans le Mag #35

Shuffle / Chronique EP > Upon the hill

Shuffle- Upon the hill Bel artwork, beau son (signé Arnaud Bascuñana (Deportivo, Luke, No One Is Innocent...), distribution quasi mondiale, le premier album de Shuffle ne passera pas inaperçu et prouve qu'un groupe monté en 2009 et qui n'a sorti qu'un EP peut aller loin avec une campagne de crowdfunding. Depuis le slow langoureux à l'américaine jusqu'au (néo)métal (chant rappé par moments et gros slaps de basse dans ta face) en passant par de la power pop à l'anglaise (les mélodies douces ou tranchantes), le post rock (pour la piste instrumentale) et bien sûr du rock (les rythmiques, les effets, les riffs...), les dix titres d'Upon the hill donneront du fil à retordre à ceux qui veulent enfermer les groupes dans des tiroirs mais quelles que soient leurs influences, tous s'adoptent très rapidement. Si l'on excepte ce petit (et satané) accent qui trahit les origines du groupe, on peut voir Shuffle comme un rejeton d'une musique transfrontalière des années 90, comme si les Red Hot Chili Peppers avaient élargi leur propos au lieu de prendre leur virage mielleux. Et si la modernité c'était de partir un peu dans tous les sens et de plaire quand même ?