Une vague rock garage venant s'écraser sur la côte marseillaise ? Voilà qui va faire jaser sur le vieux port. Depuis 2003, Shrink vient jeter le trouble sur une cité phocéenne plus habituée à vibrer avec son OM qu'avec ses groupes de rock. JLuc (chant/guitare), Ced (basse/chant) et Raf (batterie/chant) ont sans doute été nourris au power rock des seventies et au son des Black Sabbath de la grande époque, avant de se lancer dans l'aventure de Shrink. Un projet qui va les mener, non sans avoir auparavant écumé les pubs et salles de concerts marseillaises, à l'enregistrement d'un premier effort éponyme et autoproduit. Un disque qui sort, après avoir été longuement mixé et masterisé, en septembre 2005.
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Riffs old-school tendance psyché, on se dit que les Black Sabbath ne sont pas bien loin, les Smashing Pumpkins non plus d'ailleurs et pourtant il est difficile pour Shrink de soutenir la comparaison avec ses illustres références. A ce titre, les deux premiers morceaux ("The inner part" et "On your own") de cet album ont du mal à convaincre. Le combo marseillais tente alors d'accélérer la cadence avec "Slave", "Livin' in an ashtray" puis "Super woman queen", sans plus de succès. Certes le côté revival rock 70's du groupe est fort sympathique, mais si les Marseillais parviennent à insuffler un peu plus de personnalité dans leur musique, l'ensemble reste assez répétitif et un peu mou du genou. Techniquement, le groupe maîtrise, il n'y a rien à redire, mais l'on sent bien que ces premiers titres manquent de punch et piment, du petit grain de folie qui peut changer la donne et permettre au trio de tirer définitivement son épingle du jeu.
Et c'est là que les trois Marseillais de Shrink nous font mentir. Plus maîtrisé, plus incisif, plus rock, tout simplement, "By myself", qui ne possède, pour l'anecdote, qu'une lettre d'écart avec le hit planétaire d'Audioslave, se montre plus accrocheur. Grosse profondeur de son, légères influences stoner'roll psychédéliques, riffs percutants, refrains entêtants, Shrink est sur la bonne voie et surtout n'en restera pas là. Sommet de cet album éponyme, "Springtime" nous balance son rock bluesy et énergétique et assure le show avec quelques solos de gratte qui font du bien par où ils passent. Un tube potentiel pour peu que le groupe parvienne à se faire connaître par delà les "frontières" de sa ville natale.
Shrink persiste et signe, avec des titres tantôt plus catchy, tantôt plus pop (l'excellent "You don't want me anyway") et si l'ensemble manque sans doute un peu de diversité, le trio termine son premier effort sur une bonne note. Pas le meilleur album de tous les temps, on l'aura compris, mais un disque au capital sympathie évident, excellemment bien produit et qui ravira les amateurs de lignes de basse/gratte énergiques et bien rétro.