Au cours de l'année 2000, Audrey (guitare) rencontre Audrey (batterie). Un premier groupe de rock, Ova, et une première partie de Tripod et Karma'Sutra à Orléans.
Séparation et projets parallèles, Audrey (batterie) rencontre Audrey (chant), et font un petit bout de chemin en tant que duo chant/batterie. Celà fait beaucoup d'Audreys dans l'histoire quand Audrey (batterie) recontacte Audrey (guitare), la boucle est bouclé et les trois Audreys forment Fleurs de Sel en février 2004, influences : Queen Adreena, Silverchair, Jeff Buckley, Alanis Morisette, No Doubt, Muse, Incubus, Hole... enfin que du bon. Côté hexagonal, c'est plutôt vers Dolly, Despondents, Heliogabale, Munshy et surtout Audiotrax qu'il faudrait loucher.
4 mois et dix compos plus tard, elles se frottent à leur public avec un rock agressif et mélodique, un bouquet de roses en somme : c'est jolie, mais qui s'y frotte s'y pique... C'est avec ce tempérament qu'elles rencontrent en juillet 2004, Freddy Martineau (réalisateur du premier album des Karma'Sutra et ingé-son live de FFF et Mariam) qui leur enregistrera leur première maquette : The Barefoot Fairies, qu'elles décident de sortir sous leur nouveau nom de Sheeduz. La boucle est rebouclé, titres en anglais, nom en anglais, hargne hexagonal.
Sheeduz
Biographie > The Audreys
Sheeduz / Chronique LP > A frozen moment
Attention, disque chaud en perspective, Sheeduz revient après un EP The Barefoot fairies très prometteur, A Frozen moment est un disque que l'on attendait de pied ferme et la récompense est à la hauteur de l'attente. Un disque dont on ne peut que tomber amoureux à la première écoute. Un très bon album qui démarre fort ("Alone", "Fair fight", "Sick boy"), mais s'affaibli un peu ("The end of us", "Run") avant de repartir de plus belle ("Nothing good", "The closure song", "The Queen's prayer II").
Titres à fleur de peau, voix fragile, compositions efficaces qui font mouche, Sheeduz a affiné ses riffs de guitares, un peu plus pop, un peu plus orchestrés, avec par exemple une trompette qui s'invite sur "Alone". Sheeduz rivalise avec la grande dame du rock, PJ Harvey elle-même et vire parfois à hystérie électrique, I love you "Sick boy", titre furieux et destructeur. "Fair fight" touche par sa voix introspective, des guitares qui font monter la tension de manière régulière, une harmonie qui évolue avec grâce, une voix magique, un arpège qui s'égrène avec insistance, les accords prennent le relais, la rage et la colère se montre plus présents, pour exploser dans un cri venant de loin, ça prend aux tripes et ça fait du bien. Sheeduz s'illustre par des chansons simples mais magiques, où les émotions prennent le pas sur les considérations esthétiques, "Lullaby" s'égrène ainsi lentement, format acoustique pour un maximum d'impact, Sheeduz montre ici le noyau de ses chansons, une âme épurée des frou-frous superficiels, une sobriété qui en fait sa force. Dans la même optique Sheeduz s'illustre aussi au piano, "Run" gambade ainsi sur un clavier avec allégresse et légèreté.
Finalement, la seule critique que l'on peut accorder à ce A Frozen moment magique, c'est ce léger manque de titres à la distortion bien crasse, comme "Nice dreams" ou "Rescue spirit" sur The Barefoot fairies, Sheeduz se fait un peu plus pop, un peu plus sage, quelques titres un peu moins mordants, qui tiennent à un fil ou plutôt à une voix. Sheeduz c'est aussi des titres musclés, une distorsion avec toutes ses griffes dehors, un accent un peu prononcé sur cette voix envoûtante, notamment sur "Hiding" qui s'écoule assez lentement, des guitares éthérées qui saturent facilement, un synthé pour prendre la relève, "Hiding" continue sa lutte avec vigueur, grosse basse avec une distortion monstre et cataclysmique, un passage absolument énorme un peu coupé dans son élan. Riff velcro, ça accroche dès les premières notes, "Nothing good" s'écoute en boucle, et "The closure song" encore plus, refrain anthologique, guitare fluide aux riffs liquides, une mélodie envoûtante...
Sheeduz / Chronique EP > The barefoot fairies
5 titres denses, mélodiques, agressif parfois, doux quand même, "In my Nightie" commence à merveille The Barefoot Fairies, un tempo lent qui les caractérise, rien n'est fait dans la précipitation, mais plutôt dans une espèce de mélancolie/rancoeur/violence réfléchie, ammené avec confiance. Riffs simples mais efficaces, un son plus mûr que Skirt par exemple, dont on retrouve les accents sur "Rescue spirit", Sheeduz apporte au rock une dose de fraicheur et d'inspiration 90's, qui tourne parfois au blues fragile avec "The queen's prayer", qui s'enflamme sur la fin.
Non contente de partager un prénom, Audrey, Audrey et Audrey partagent l'espace sonore de manière symbiotique, en un spectre où tout fait bloc sans avoir de partir prédominante, notamment sur "Nice dreams" ou la voix rappelle DeafDialogue.
Riff gras, guitare qui prend de l'assurance, "Rescue spirit" décolle les membranes des haut-parleurs, voix candide, batterie stable, la basse n'a jamais été aussi absente que sur ce titre, Audrey met toi à la basse ! The barefoot fairies est décidemment une féérie de bon goût dont l'on gouterait davantage de titres !