Shearwater

Biographie > Un oiseau bien exotique

Side-project de la formation texane folk-rock Okkervil River, Shearwater est né, courant 2001, sous l'impulsion de Will Shelf et Jonathan Meiburg. Les deux instigateurs de ce projet y voyaient alors un cadre plus approprié pour une approche plus calme de leur musique. Rejoint par Kim Burke et Thor Harris, le quartet Shearwater s'attèle à l'écriture de son premier album, qui voit finalement le jour quelques mois plus tard (Dissolving room, 2001). Plus sombre, Everyobody makes mistakes (2002) verra alors le groupe s'orienter vers une musique plus atmosphérique, tandis que l'arrivée du multi-instrumentaliste au sein de la formation texane, permet à Shearwater de prendre une nouvelle dimension artistique. Evoquant alors les pop-songs nostalgiques d'un Belle & Sebastian, Winged life (2004), le troisième effort studio du groupe, puis l'EP Thieves, l'année suivante, mettent la critique dans la poche des texans, ceux-ci désireux d'enfoncer un peu plus profondément le clou, livrant dès 2006, leur quatrième effort en moins de six ans : Palo Santo. [ [us] Myspace.com / Shearwater (262 hits) External ]

Shearwater / Chronique LP > Palo santo

shearwater_palo_santo.jpg Entre douces ballades folk et indie rock énergique, entre mélodies sensibles et instrumentations inventives, ambiances feutrées et couleurs flamboyantes, Palo santo est un album à l'écriture inimitable. Elegant et aérien, le songwriting de Shearwater est ici entièrement tournée vers le raffinement d'une oeuvre aux multiples facettes et compositions mouvantes. Un clavier suave ("La dame et la licorne") au détour d'harmonies sorties de nulle part ("Red sun, black sea"), des morceaux donnant l'impression d'être complètement hors du temps, un chant aisément reconnaissable (parfois trop du reste...), Palo santo est de ces disques qui ne laissent rien au hasard. On peut ne pas aimer l'éloquence un peu omniprésente du chant (au détriment des arrangements) ou les mélodies parfois "mellow" qui berce la deuxième moitié de l'album, on pourra difficilement reprocher à Shearwater de ne pas avoir commis un effort très personnel.
Car ces titres de folk-pop intenses et vibrants, ces compositions au songwriting ensorcelant, les texans les ont voulu définitivement à part, insaisissables et à la beauté aussi épurée que lumineuse. A la fois déconcertant et touchant, fantomatique et vaporeux tant dans ses textes que dans ses harmonies évolutives, Palo santo est une oeuvre composée de mélodies tenues ("Seventy-four, seventy five", "Nobody"). Mélodies qui contribuent pleinement à mettre en place ces atmosphères contemplatives, ces instants où elles s'élèvent dans l'atmosphère pour mieux contempler un panorama musical unique... Romantisme fiévreux ou mélancolie discrète, Shearwater fait dans la finesse, ne se retient pas un instants, mais s'exprime avec une élégance rare. Au final, peu importe les défauts, les réserves que l'on pourra émettre en certains instants de ce Palo Santo, par la grâce de ses ballades folk, ses mélopées indie-pop et ses accents plus rock, Shearwarter livre un album aussi personnel qu'échevelé, abouti que maîtrisé...