Mars Red Sky, Shannon Wright, 31knots, c'est le dernier update du festival de Dour ou des Eurockéennes de Belfort ? Non non, c'est juste une soirée (pas) banale au grand mix...
Shannon Wright - Tourcoing
3 groupes et 3 musiques foncièrement différentes, c'est ce que l'on appelle une programmation couillue et en adéquation avec les aspirations de votre webzine favori. La salle se remplit progressivement lorsque commence le show de Mars Red Sky, un des projets de Julien Pras de Calc. Le trio (batterie, basse/voix, guitare/voix) donne dans le stoner lent, parfois plus vigoureux, où la voix de Julien, intervenant avec beaucoup de parcimonie, donne un soupçon d'identité à une formule pas originale pour un sou. On pense à Black Sabbath, à Fu Manchu, Mars Red Sky passe en effet là où des milliers de groupe sont déjà passés, mais le tout reste très jouissif et le public semble apprécier, autant que votre serviteur, ces riffs blindés de fuzz et la grosse basse saignante qui caresse les pectoraux.
Shannon Wright était un peu notre raison d'être là ce soir, son dernier album étant un excellent cru (ndR : Secret blood) que l'on ne se lasse toujours pas d'arpenter encore et encore. Inutile de tergiverser, la dame livrera un show parfait, ravissant les plus difficiles parmi le public grâce à une prestation aussi agressive et percutante qu'un coup de pied sec dans les parties. Accompagnée par des musiciens au taquet, elle donnera en pâtures ce qu'elle a de plus saignant musicalement ("Violent colors", "Fractured", "Plea", "Birds"), entrecoupé par une seule composition, calme, au piano ("Defy this love"), un intermède que l'on imagine salvateur pour elle après une telle débauche d'énergie. Même les morceaux dont la production semblait lisser le propos sur disque, prennent en live une dimension punk sublimée par la fée électricité. Très peu d'interactions avec le public, quelques timides mercis, un visage caché par des cheveux en bataille mais un grand concert. ¾ d'heure puis s'en va. Trop court. Pfiou, on s'est pris une grosse leçon.
Chez 31Knots, les interactions, ça leur fait vraiment pas peur, ils en abusent même et c'est ce qui donne à leur set des allures de grande kermesse. Musicalement, on aime ou pas leur mais les musiciens se démènent comme de beau diable pour captiver : ça bouge dans les tous les sens, ceux-ci semblent s'amuser comme jamais et ils ne reculent devant aucune dépense d'énergie. John Haege s'immerge dans le public, revêt une chemise clinquante (31knots semble être endorsé par H&M) lorsqu'il refile la guitare à son bassiste, change de tenue pour un rappel non prévu (les techniciens s'affairaient déjà au démontage de matos) qui enchantera les fans avec un "Chain reaction" tonitruant. Pour les amateurs de musique et de fringues, 31knots au grand mix, c'était un sacré concert. Cette affiche à Tourcoing, c'est juste l'un des sommets indie rock de l'année 2011.
Merci : Marion de Vicious Circle, Vincent et Le grand mix, Violaine pour son rôle de consultante en Shannon Wright.
Distribution de coucous : Jeff, Madeleine, Ambroise (Minor Place Records rules), Antoine, Logan, Valentin, Fred, Nicolas Adhoc, Olivier (Ed Wood Jr), Julie Dali, Ronan.
Crédit photo : Nicolas Djavanshir.