The Shaking Sensations - Start Stop Worrying Ce disque est un petit chef-d'oeuvre. On pourrait arrêter là et conseiller au lecteur de se jeter sur le lien Bandcamp figurant en fin d'article. Mais on peut aussi continuer et expliquer pourquoi le nouvel album des Danois de The Shaking Sensations est une pépite de post-rock ascensionnel générateur d'émotions intenses car à fleur de peau... et d'une beauté absolument ineffable. Notamment parce que l'inaugural "Rocket summer" est à couper le souffle, ses moments de minimalisme délicat qui laissent la place à de longues mais vibrantes poussées de fièvre aboutissant à un climax stratosphérique et étincelant. Mais aussi parce qu'il y a ensuite cinq autres petites merveilles d'orfèvrerie post-rock scandinave à nulle autre pareil.

"We ourselves alone" apaise les âmes en enveloppant l'auditeur de sa douceur immaculée avant d'inexorablement emmener l'auditeur vers des hauteurs rock instrumentales aux panoramas mélodiques qui émerveilleront les inconditionnels du genre comme les autres car The Shaking Sensations a l'excellent goût d'enchaîner directement avec le sublime "Anchors". Et là, difficile de ne pas succomber aux charmes d'une formation nordique qui a décidément tout pour elle. Un classicisme élégant, une capacité à entrer en prise direct avec notre âme, un savoir-faire remarquable et une finesse dans la songwriting qui tutoie les cieux. Start stop worrying en n'en est qu'à sa moitié qu'il se révèle déjà indispensable et confirme tout le bien que l'on pensait déjà du line-up de chez Pelagic Records qui s'est chargé de sortir l'album (le label préside déjà aux destinés d'Abraham, Coilguns, Earthship, EF, Kruger, The Old Wind ou The Ocean). La suite ne fera que confirmer l'évidence.

Trois autres morceaux et autant de belles choses que le groupe réserve à ceux qui se délecteront du velouté "Gild the Lily" avant le plus électrique (et son final renversant) "Ravelin". Ce sans jamais s'essouffler. On atteint la pièce finale de cet album et The Shaking Sensations achèvent leur édifice musical avec un "Heavy entity" somptueux de maîtrise et quelques dix minutes trente d'une ultime odyssée aux confins d'un post-rock toujours d'aussi haute volée. Classe (incomparable).