seven eyed crow - dark ways to the sun Depuis l'aube des temps, le corbeau sur son arbre perché est un symbole fort. Dieu créateur pour certains, annonciateur de faucheuse pour d'autres, l'animal a ce génie de pouvoir voler sur le dos pour ne pas voir la misère. Alors qu'en sera-t-il pour notre formation bordelaise ?

Fin 2015, Seven Eyed Crow sort son premier album : Dark ways to the sun. L'opus s'ouvre par une introduction sonore : les corbeaux croassent, les loups hurlent au loin dans le vent. Une petite pluie froide sur nos épaules et l'ombre de Black Sabbath viendrait presque planer sur nos têtes.

Sans transition, le titre éponyme fait son entrée. Les dix premières secondes nous promettent l'obscurité avec une batterie qui tape fort et un son bien lourd. Mais cette petite sauterie ne semble pas au goût du chanteur qui calme bien vite le jeu. "Chauves-souris, rentrez ! Nous sommes fais comme des rats, Jay semble bien décidé à nous faire toucher la lumière !" J'avais rêvé d'un truc heavy qui sente la peur, qui pue la mort et finalement l'oiseau nous chante des jolies mélodies. Cela dit, le titre s'épice crescendo et montre qu'au delà de la voix aux allures pop, Seven Eye Crow a un certain cachet. Quelques cris brutaux nous donnent la preuve que le groupe peut prendre des allures de post hardcore au plumage noir.

Plus agressif, "Walk into the wild" ne change pas de concept mais se révèle être bien au-dessus du début de l'album. Seven Eyed Crow donne l'impression de vivre davantage son trip. Le morceau permet à Tom de passer sous les projecteurs en nous proposant un joli jeu de basse. Les hurlements du chanteur rendent le son plus sauvage. La formation tient la barre et nous emporte peu à peu sous son aile. Un morceau tel que "Leaky frames" rend compte de la diversité des influences d'un groupe qui cherche à déposer sa marque de fabrique. Tantôt sous les cieux sombres du métal tantôt sous la chape d'un rock plus classique. Pépite de l'opus, "Salt and lime", montre tout le savoir faire du chanteur : voix claire, envolées, phrases parlées tendues et cris en bord de rupture. Capacités en adéquation avec l'atmosphère dans laquelle Seven Eyed Crow nous baigne.

Entre la vie et la mort, le corbeau sur son dernier vol confirme son identité. C'est un rock à la croisée des mondes qui propose un mélange de styles, que ce soit pour l'instrumental ou pour la voix. Les contrastes sont aussi marquants que surprenants. Les premiers battements d'ailes ne laissent pas de marbre pour cet oiseau qui peut encore prendre une belle envergure.