serart On pense forcément à Dead Can Dance en vérité, tant ce premier essai (le terme n'est pas innocent) semble s'être construit comme un tableau de maître par les deux hommes, à petites touches déposées sur une toile vierge qui ne demandait qu'à vivre. On ne s'écarte que rarement de l'ésotérisme ambiant qui a fait la marque de fabrique des Australiens dans les années 80, bien que Serart délaisse quelque peu le médiéval au profit d'un voyage spatio-temporel et intercontinental. Entre les percussions tribales d'une fête de village africain, une nuit de génocide arménien dans les montagnes turques ou une hypnotique soirée dans un harem oriental, l'ensemble a de quoi surprendre et troubler. Serj Tankian ne retrouve qu'a de rares occasions ses tics de chant métal, se concentrant plutôt sur la perfection du collage entre les ambiances traditionnelles et l'utilisation modérée de sonorités plus modernes... le tout fait preuve d'une remarquable érudition et d'un ton pédagogique surprenant, ou comment faire découvrir l'origine du monde et du mot "World" à de jeunes cons perdus dans leur baggy trois places.
A déconseiller absolument aux réfractaires à toute forme d'intellectualisme musical poussé vers la recherche du son parfait et de l'instrument adéquat, mais parfais pour plomber l'ambiance. Chut, c'est de l'art.