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Senser Ah, les années 90 ! Epoque où la fusion battait son plein, où lorsque Rage Against The Machine déchainaient les passions aux Etats-Unis, l'Europe comptait un nombre croissant de formation mariant le rock ou le métal avec un flow hip-hop. Ce fut le cas de No One Is Innocent ou Oneyed Jack en France et de Senser de l'autre côté de la Manche. Ce groupe originaire de Londres remporte les suffrages du public européen dès leur premier album sorti en 1994. Stacked up, dont la découverte a été précédée des singles "Eject" et "The Key" une année auparavant, reste à ce jour comme la référence des britanniques. Il faut dire que la barre fut placée assez haute, le schéma rock-rap-électro n'étant pas une chose commune à l'époque dans l'univers musical, de surcroit lorsque le chant est assuré à la fois par un homme (Heitham Al-Sayed) et une femme (Kerstin Haigh). Le succès du premier opus digéré, la lourdeur des deux ans de tournée à raison du départ du chanteur, du batteur et du programmateur de la boite à rythme, en août 1995. Tandis que le trio part former Lodestar, le reste de la troupe enchaîne en 1998 sur un deuxième album intitulé Asylum assuré vocalement par Kerstin et sonnant davantage électronique que son prédécesseur.
Malgré les bonnes critiques de ce nouvel opus qui ne peut être présenté sur scène pour cause de maternité de Kerstin, le groupe semble visiblement nostalgique de l'ancienne formation de Senser et propose aux anciens de revenir. Le résultat se traduit en 2004 par SCHEMAtic témoignant un retour attendu aux sources. Cet album peu médiatisé est, selon les fans, la synthèse parfaite entre les deux premiers albums de Senser et Lodestar. En septembre 2009, les britanniques reviennent en force avec How to do battle.

Review Festival : Senser, What the Fest 2018

Senser / Chronique LP > How to do battle

Senser - How to do battle S.E.N.S.E.R, six lettres gravées à jamais dans les tables du métal des 90's à côté de celles, cultes et définitivement incontournables, des Rage Against The Machine. A l'instar de ces-derniers, les londoniens délivrent une fusion revendicatrice et engagée mais la comparaison s'arrête là ! En effet, la force de Senser a été d'offrir un crossover multi-genres efficace tout en faisant preuve d'une ouverture musicale assez novatrice et pertinente : les deux leaders Heitham Al -Sayed et Kerstin Haigh qui alternent respectivement phrasés hip/hop et envolées lyriques envoûtantes, ne se sont pas contentés de plaquer un mélange basique sur leurs vocalises, les anglais font ici preuve d'une alchimie parfaite des courants porteurs sur lesquels repose la culture musicale de cette fin du XX ème siècle : le métal, le hip/hop, la techno et le trip hop !

Stacked up reste encore aujourd'hui une magistrale démonstration et malgré la réussite incontestable que fût Asylum en 1998, Senser alors amputé de l'une de ses deux têtes et d'une partie de ses membres partis fonder Lodestar, marquera un peu le pas en terme d'éclectisme, délaissant un peu le côté électro et hip/hop qui les avaient amenés, comme The Prodigy avec Music for the Jilted Generation, à réunir sous une même bannière métalleux et raveurs. Fin du Ier acte. Senser disparaît dans la forêt et ne donne plus de nouvelle... et c'est contre toute attente qu'en 2004 SCHEMAtic, leur 3eme album, débarque en plein no man's land médiatique pour passer complètement inaperçu. Il faut dire qu'en 6 ans d'absence les terres ont été brûlées, l'industrie musicale a pratiqué la déforestation et c'est en Mordor que le groupe se perd.. .d'autant plus que ledit album n'est pas un modèle d'inspiration, bien que le plaisir d'entendre le groupe à nouveau bicéphale l'emporte, il faut bien avouer que l'ensemble est assez rébarbatif et décevant de la part des géniteurs de Stacked up.

Episode II : Senser ne lâche pas l'affaire et remet (enfin..) sa tenue de combat pour prendre les armes, celles qui ont fait leurs victoires passées, ce 4eme volet pourrait en fin de compte être le second tant le spectre (musical) des débuts plane sur nos têtes à l'écoute de ce disque. Les titres défilent en nous prenant sans cesse à contre pieds : fusion bulldozer "So refined, resistance now", un "2 3 clear" que n'aurait pas renié Prodigy, ensuite les titres "Hex, dictator bling" et "Smoking paranoia" nous rappellent combien le groupe aime le hip hop du début des 90's, celui des Beastie Boys et Digital Underground. Senser donne tout dans la bataille comme si c'était la dernière et ose des titres plus mélodiques, plus rock ("Fairytale, end of the world show"), ainsi que le "Lodestarien" "Light out". Bref un combat mené tambours battant... sauf qu'il n'y a rien à conquérir et c'est là qu'il y a un "mais", car oui la galette est bonne, très bonne même "mais" elle arrive à une époque qui n'est plus la sienne et par conséquent laissera beaucoup d'entre nous indifférents, pendant que d'autres préféreront ressortir Stacked up au lieu de voyager dans cette sympathique machine à remonter le temps qu'est How to do battle !