Seed from the Geisha - Point nemo Avant de s'attaquer à la musique de SFTG, il faut réussir à décoder quelque peu le joli digipak. Déjà, SFTG, c'est pour Seed From The Geisha ou comment un acronyme peut prendre le dessus sur le nom du groupe épisode 12 (voir par ailleurs A Perfect Circle, Rage Against The Machine, Queens of the Stone Age...). Ensuite "Owen°" c'est le titre en version miroir car il faut le lire Point Nemo (ou ". Nemo" si on regarde la track-list au dos, qui, au passage n'est pas dans le bon ordre), ça permet de comprendre l'atmosphère marine de l'artwork et si tu penses que le groupe est fan du poisson de Disney, tu as certainement tort car ce "Point Nemo", c'est surtout le point de l'océan le plus éloigné de toutes les terres, genre si tu tombes du bateau, tu peux nager 2690 km avant de souffler. C'est dans l'océan Pacifique et si tu cherches les coordonnées, tu les trouves dans le titre de l'introduction de l'album : "48° 52,6' S 123° 23,6' W". Avec tout cela, on peut jeter l'ancre sur ce bel estran et se plonger dans l'écoute des six titres de l'opus.

Guitares abrasives, saturations soignées, brisures et calme plat pour laisser un chant doux (presque celui d'une sirène, vu ce qui nous attend ensuite), "Ascetic" nous remet le goût des Seed From The Geisha à la bouche, comme quand tes lèvres reprennent le goût de l'eau salée aux plus beaux jours de l'été, sauf que là, la sensation est plutôt agréable. Le rock à la ricaine teinté de métal de SFTG n'a pas rouillé durant ces longs mois passés dans le monde du silence. "Cast the anchor" est la première vraie torpille avec là encore, le talent des arrangements (des cordes classiques ici) pour donner de la profondeur aux lames. C'est dans le schéma inverse (partir d'une brise pour monter sur la tempête) que je préfère le groupe (qui me rappelle alors de réécouter Cave In), que ce soient "47", "Point Nemo" ou "The road", c'est quand la tension monte et finit par (plus ou moins) éclater que mon plaisir est plus grand.

En bonus de ces six plages, Seed From The Geisha a enregistré deux versions acoustiques de "Cast the anchor" et "47" et alors que je loue souvent l'exercice, ici, je suis un peu resté sur ma faim. Peut-être qu'il manque un peu de chaleur dans le son (au moins celui du chant), peut-être que les versions électriques et leurs arrangements poignants sont trop fortes, en tout cas, là, je préfère les originales.