Last days of glory Ce disque de Second Rate a en quelque sorte un goût amer. Pas parce que le quatuor bisontin, groupe de génie de sa génération, nous a pondu une merde en guise de dernier effort, non, vous n'y êtes pas. C'est justement parce que cet album est génial que je lui trouve un goût amer. Parce que, putain, quand on aura, au bout d'une écoute seulement, pleins de riffs de l'ami Samy, des breacks de Bombled et tout le reste dans la tête, on se rendra encore plus compte que ces compos de folie ne seront jamais défendues sur scène. Oh shit !!! Alors, profitons de ces derniers morceaux de gloire pour frissoner une bonne fois pour toute. Sortez les bières chaudes, préparez vous un bon paquet de clopes, rechaussez les converses, claquez votre perf des plus belles occasions et prenez plaisir à écouter ce disque, que dis-je, LE disque de Second Rate, le 13 titres ultimes, le skeud qui va vous réconcilier avec le punk rock, la pop, le hard rock, les émotions et la sueur. Spécialiste des Rate sur le w-fenec, je peux vous certifier que si vous avez adoré This machine kills emo-kids et Grinding to dust two years somewhat insane, vous tomberez sous le charme de Last days of glory, encore un titre provocateur qui prend toute son ampleur quand on sait que le groupe n'est plus à l'heure où vous lirez ces lignes. Le disque contient des brûlots comme "No one can control", "You don't desserve my love" et bien d'autres, chansons estampillées tubes qui dévoilent le coté ravageur et incontrôlable de Second Rate, les fauves sont lâchés, personne ne peut retenir la Les Paul de Jon, la basse de Fred et la Rickenbacker pourri de nasty samy. Les plans de grattes, techniques sans tomber dans le ridicule, transpercent à coup sur le coeur de celui qui les écoutera. Enregistré chez Kaiser dans les coins de Besançon, ce disque, qui ne bénéficie pas de la prod pharaonique de Weber (producteur des morceaux du split avec les Flying), reflète beaucoup le son des Rate, bricolage et urgence qui savent sonner. Comme toujours, avec les Rate, on a droit à quelques surprises toujours plus fumeuses, ou fameuses, c'est selon, les unes que les autres. En témoigne le titre éponyme de l'album, à grands coups de dobro et autres guitares country, ou bien le morceau hommage au cultissime acteur Patrick Dewaere, sur fond d'extraits de dialogues de l'acteur fantasque. Sans oublier le génial auto-reprise de leur tube "Oklahoma kids" joué en accoustique. Surprenants mais tellement bien exécutés. Pour le reste, toujours des tubes, rien que des tubes avec notamment, l'émo "Paul loves that" où Sylvain donne le meilleur de lui-même, les très Second Rate "To be nice" et "Tsunami", le grandiose "These boots are made for kicking" qui reste un des meilleurs méfaits du disque avec son intro très UDS. Et pour boucler la boucle, le titre qui dévastera tout sur leur passage, et, ironie du sort, seul morceau chanté en français par Sylvain, la cultissime cover de la série animée "Cosmo cats" déjà présente sur la compil Pop 'n' core sorti il y a quelques temps par Lolo Prehisto. Et alors que les dernières notes résonnent de ce punk à la limite du grind rock, il faut bien se rendre à l'évidence... Second Rate, c'est fini ! Bande de fumiers, vous êtes des salopards. En tout cas, sachez, les gars, que vous laissez derrière vous des orphelins fans de vos disques, de vos live, de votre accent pourri du pays Haut, de vos vannes pourries, de vos scandaleuses attitudes, de vos pique nique détriturés au bord de la moselle les soirs de concerts annulés, de vos badges et de vos sales gueules. Sachez le, messieurs, on vous aime et on vous oubliera pas comme ça..."Death to false emo punk" qu'ils disaient ! Allez en enfer, on arrive !!!