second rate : grinding ... Après ce premier 6 titres chroniqué pas loin d'ici, j'attendais vraiment le premier véritable disque des Bisontins de pied ferme. Franchement, je suis sûr d'une chose : ce groupe a du se renseigner sur mes groupes favoris, et en a fait une mixture pour que j'adore ce LP. Sans rire, ce disque est génial à plusieurs points de vue. Déjà, au niveau du graphisme vert de la pochette du livret (on aime ça le vert au W-Fenec) qui est somptueux. Et puis ces morceaux ont un son époustouflant. Franchement, rien à redire. Et le plus important, les compositions : on navigue une nouvelle fois entre pop et hardcore, avec toujours cette voix hors du commun de Sylvain, saturée naturellement mais tellement mélodieuse qu'il en provoque des frissons. 12 titres, ni plus ni moins, rien à jeter, des guitares incisives et fines, tranchantes et émouvantes . Il n'y a pas à dire, le mélange accord barré en puissance et les arpèges, c'est un plaisir. A chaque écoute des chansons, et dieu sait qu'à l'heure où vous lirez ces lignes j'aurais usé le cd, on redécouvre une note que l'on avait égaré lors de la précédente audition. La basse (tenu par un nouveau musicien) est toujours à bloc, discrète mais efficace, à l'image du groupe quoi. Et cette batterie qui emmène tout ce joli monde vers des rythmes au tempo rapide et radical n'est que plus entraînante. L'album commence avec "Darkness slowly warps me up" avec un sample style radio où est diffusé un bribe de riff du premier six titres du groupe, puis un autre riff qui annonce le premier morceau. Et là, c'est parti pour 56 minutes de bonheur ! En trois accords, les instruments installent un climat de mélancolie. Mais comment font-ils bon sang ? Le refrain est mélodique à souhait, tous les ingrédients pour faire un bon morceau sont réunis. "Obsession" pourrait faire un bon single de cet album : un tempo plus lent mais rythmé, ça se laisse déguster. Toujours à un moment du morceau, un petit truc fait que l'auditeur est transporté comme dans un rêve, c'est du bonheur. Le chant est en anglais tout le long de l'album, mais les sonorités de cette langue sont parfaites pour ce type de musique. "Death takes me away" est un morceau un peu plus relevé, mais les arpèges joués à vitesse intermédiaire ajoute un coté pop vraiment agréable. En contradiction avec la voix du chanteur/batteur qui hurle à certains moments. 4ème titre, "Blood stained dream", morceau au son clair, est carrément une chanson romantique, même quand les accords en distorsion s'envolent pendant quelques mesures. Magnifique, vraiment. La voix est en retrait sans doute pour mettre encore plus en avant la richesse de la composition. Rien à dire pour "Against attraction", c'est dur pur Second Rate, simple et efficace. Raffiné et tellement riche. Mon préféré de ce disque est incontestablement "This morning" avec cet intro riche de riffs, accords en puissance, du rock'n'roll à l'état pur. La distorsion des guitares se marie encore une fois admirablement avec le grain de la voix. Comme dans son mini cd, Second Rate joue la carte de l'accoustique avec deux très jolie morceaux, "Grinding to dust two years somewhat insane", et "Close to you" avec notamment un solo de guitare à la fin complètement psyché en adéquation avec des sons de claviers. Jouant diversifié, Second Rate crédite son premier album d'un titre très agressif, à la limite du hardcore tout en ajoutant sa touche mélodique personnelle : ainsi "My tears are faked" sent bon le pogo et le slam des concerts punk. Introduit comme un morceau de Placebo, "Perfect man" ou bien "667" bétonnent encore avec un esprit rock dans les riff, une réussite. Les mots sont parfois inutiles pour parler d'une musique qui vous transperce le coeur, à vous de vous précipiter sur ces morceaux. Et pour conclure ce skeud, Second Rate nous gratifie d'un long morceau sonnant peut etre plus pop où l'on retrouve tous les instruments pour faire une bonne chanson estampillé bisontin.
Comme prévu, Second Rate confirme sa position de meneur de la scène emo-core française. Ce disque est raffiné mais très rock, bref des disques comme je les aime. Ne les ratez pas en tournée et plongez dans leur univers mélancolique : on en ressort changé.