Sealight - Dead letters Side-project de membres d'Heligoland, Sealight est une entité franco-australienne qui avec son premier EP, livré dans un élégant digipack au visuel particulièrement soigné, distille un mélange de pop scintillante et de folk évanescent, onirique et enjoleur. Voilà pour la description basique. Cinq petits titres et une constellation de pépites musicales qui parlent aux sens. De l'éponyme "Dead letters" à l'intimiste et pudique "La nieve", le groupe déploie ici des trésors harmoniques aux mélodies feutrées, des compositions marquées par des lignes de guitares cristallines, un synthé qui cadence l'ensemble et une voix, éthérée, celle de Sandra Rossini, qui se couple idéalement aux arrangements écrits par David Olliffe, Candice Coppéré et Stéphane Pigneul, les autres membres de Sealight.
Les secondes passent, on pense invariablement à Cocteau Twins et pour cause, Sealight n'est pas "qu'un" jumeau d'Heligoland, qui était déjà le digne hériter des papes de l'heavenly voice, c'est aussi un projet sur lequel Robin Guthrie intervient comme technicien. Or l'homme n'est autre que le co-fondateur de... Cocteau Twins. La filiation semble toute naturelle et c'est peut-être le seul reproche que l'on pourrait faire à Sealight, celui de ne pas suffisament s'en affranchir et de ne pas suffisamment affirmer sa personnalité artistique propre. Un peu comme chez Heligoland parfois. Néanmoins, au fil des morceaux, s'il ne se dégage pas une incroyable inventivité, l'émotion elle, est au rendez-vous. Notamment sur le très beau "When the rain starts" qui vient contrebalancer un "The moon" que l'on qualifiera d'un peu "facile", le groupe y tutoie des sommets d'épure nous fait délicieusement succomber, comme quasiment à chaque morceau. Attachant.