Révélée à l'âge de 12 ans dans le L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, Scarlett Johansson doit à Sofia Coppola et au peintre Vermeer d'être devenue en quelques mois la nouvelle égérie du cinéma indépendant américain. Deux films, Lost in translation et La jeune fille à la perle (auxquels on peut également ajouter le sympathique Ghost world) l'ont propulsé comme l'actrice la plus "hot" du tout Hollywood (sans jeu de mot). Quelques frasques plus tard, une poignée de projets "hype" plus ou moins réussis (Match Point, Le Dahlia noir, Le Prestige), la belle irradie la pellicule. Un caractère bien trempée, une sensualité exacerbée, Scarlett Johansson peut se permettre de partager la tête d'affiche (avec Ewan McGregor) du semi-flop The Island et d'en sortir absolument indemne. Nouvelle actrice fétiche de Woody Allen (Match Point, Scoop, Vicky Cristina Barcelona), elle décide courant 2007 de ralentir son rythme de tournage pour se consacrer à la musique. Et alors que l'on s'attendait un peu au pire, Scarlett annonce vouloir sortir un album de reprises du maître Tom Waits (jolie preuve de bon goût) baptisé Anywhere I lay my head.
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Scarlett Johansson discographie sélective
lp :
Break up
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Anywhere I lay my head
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Scarlett Johansson / Chronique LP > Break up
Je sais, vous vous dites, "ouch, Aurelio qui chronique Scarlett, la belle va encore s'en prendre plein la gueule". Oui. mais non. Car, malgré de nombreuses imperfections, Break up se laisse écouter non sans plaisir. Notamment parce Scarlett Johansson n'a pas ici le premier rôle et qu'elle est donc bien moins mise en avant que sur son album de reprises de Tom Waits (Anywhere I lay my head), parce que le disque respire la simplicité et l'atmosphère sixties décomplexée et chaleureuse, mais surtout parce que Pete Yorn la connaît mieux que personne et a su composer des morceaux pour elle. Et elle-seule. Léger et pétillant ("Wear and tear"), parfois sensuel et plus langoureux ("I don't know what you do"), l'album met en musique l'histoire d'une rupture. De celle que tout le monde a forcément connue au moins une fois dans sa vie, douloureuse sur le moment, mais qui laisse finalement des souvenirs agréables et amusants lorsqu'ils nous reviennent au fil du temps.
Pour Scarlett et Peter, le disque étant directement inspiré de leurs expériences de vie, Break up a quasiment des vertus thérapeutiques. Pour l'auditeur, l'effet est sensiblement le même, les deux ont fait un disque avant tout pour eux, mais si le processus de création artistique est, par essence, quelque chose d'assez égoïste, l'album trouvera un écho chez quiconque a laissé un jour échappé l'être aimé. Pop, mais pas trop, folk rockabilly mais peut-être pas assez, guitare aventureuse et rythmiques enlevées, l'album est serti de quelques pépites fruitées aux mélodies veloutées mais jamais trop sucrées, ("Blackie's dead", "I am the cosmos"). Quelques singles essaimés ci et là ("Relator", "Shampoo"), une classe discrète mais omniprésente ("Search your eart", "Clean"), lorsqu'il narre une histoire somme toute universelle, le duo le fait avec pudeur, élégance et une légèreté confondante. Elle inspire, il compose, tout simplement et c'est justement dans cette simplicité que réside l'alchimie de Break up.
L'album de reprises de Scarlett avait tout assouvir les chimères artistiques les plus folles d'une presse bien pensante forcément à genoux devant la belle interprétant des compositions de l'intouchable maître, une hype absolue au service d'une œuvre finalement bancale à la superficialité impersonnelle. La perception critique à l'épreuve du fantasme. Break up, pourtant composé et enregistré avant apparaît comme son opposé. Moins ambitieux sur le fond, il parvient à jouer à merveille l'inversion des rôles sur la forme. Pour preuve de son indéniable potentiel commercial et marketing, il dormait dans les tiroirs de chez Rhino Records depuis plus de trois ans (ironie inside). Aujourd'hui, la simple évocation de Scarlett Johansson suffit à attirer le regard. Pourtant, loin de son statut d'icône de papier glacé, encore plus éloignée de ce qu'elle peut être sur grand écran, lorsqu'elle crame la pellicule par les deux bouts, la muse de Woody Allen ne tire pas la couverture vers elle et n'est finalement que la moitié de cette album composé avec un Peter Yorn quasi inconnu jusqu'alors. Alors oui, Peter est un songwriter plutôt talentueux et non Scarlett n'est pas encore chanteuse, sans doute qu'elle ne le sera du reste jamais. Elle susurre plus qu'elle ne chante, mais comme son alter-ego le l'est pas vraiment plus, les murmures feutrées et les arrangements inspirés évoluent ici en harmonie et confèrent un charme quasi intemporel à un disque finalement bien agréable à écouter encore et encore....
Scarlett Johansson / Chronique LP > Anywhere I lay my head
Chère Scarlett,
Je dois t'avouer que sur papier (glacé), l'idée-même de te voir pousser la chansonnette sous la douche a de quoi me renvoyer à mes premiers émois d'adolescent. T'imaginer enregistrer en studio des reprises de Tom Waits paraissait comme une brillante idée pour exciter la plume des journalistes rock mais également une preuve de ton bon goût en matière de musique de qualité. Tu avais alors su attiser ma curiosité. Et, à la lecture des premiers échos d'une certaine presse hexagonale "hype" ou bien-pensante (du type Inrocks), j'étais perplexe mais plein d'espoir(s). A l'écoute de ton album, l'évidence est venue d'elle-même... Je vais être sincère : tu n'es pas une chanteuse et ces journalistes ont définitivement perdu tout sens critique - "ensorcelant", "très impressionnant" - ai-je lu... De quoi me laisser plus que circonspect, sinon incrédule devant aussi peu de recul ou de capacité d'analyse. Et je reste objectivement poli. Car si on peut être logiquement charmé, sinon complètement hypnotisé par ta plastique irréprochable, je dois t'avouer que l'introductif "Fawn" ou "Town with no cheer" ne tiennent absolument pas la comparaison avec les compositions originales et les interprétations du Maître.
J'ai alors remisé mes fantasmes au placard pour finalement laisser l'album se dérouler sous mes yeux, espérant vaguement que quelque chose se passe, que la magie opère enfin.... Peine perdue, si les arrangements sont parfois plutôt sympathiques malgré l'abus de claviers Bontempi (sic), n'y allons pas par quatre chemins, ta voix pose problème. Robotique, comme passé au filtre cybernétique, elle a l'étonnant faculté de faire retomber la tension sexuelle née à la découverte du clip de "Falling down" ; et la vague trame sonore orientée electro-pop 90's ne suscite au mieux qu'un ennui poli. Pourtant on sent bien que tu essaies de moduler tes inflexions de voix, de forcer ton talent, mais je crois que c'est à ce moment-là que je me dois de te confier que tu es malheureusement bien trop limitée de ce point de vue-là pour séduire l'auditeur même le moins exigeant. "Fannin' Street", "Song for Jo", "I don't want to grow up"... les morceaux s'égrènent lentement, trop lentement... et on n'a plus qu'une hâte, celle de pouvoir conclure sans avoir ressenti le moindre plaisir... Chère Scarlett, tu as eu le bon goût de reprendre du Tom Waits, peut-être est-ce pour lui rendre grâce et nous faire comprendre que ses morceaux sont définitivement intouchables ? Soit, mais permets-moi de te dire que c'est assez curieux comme méthode. Et s'il ne fait aucune doute que tu es une actrice douée, oublie la chanson et laisse-ça à ceux et celles qui n'ont pas ta faculté à brûler la pellicule à chaque apparition sur grand écran...