SJ5 aka The Samuel Jackson Five est derrière son patronyme amusant une formation norvégienne oeuvrant depuis 2003 dans un registre post-rock instrumental à rapprocher de celui d'Explosions in the Sky ou des moins connus Neil on Impression, les effluves jazz et expérimentales en plus. Relativement confidentiel à ce jour, le groupe a pourtant sorti 3 albums studios entre 2004, 2005 et 2008, respectivement intitulés Same same but different, Easily misunderstood et Goodbye melody mountain. En 2010, le label Denovali Records (Omega Massif, Les Fragments de la Nuit, The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble...) les remet dans la lumière en sortant une box set vinyle compilant tous les enregistrements du groupe sur un seul object collector...
Infos sur The Samuel Jackson Five
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Rubrique :
Explosions in the sky
Post-rock instrumental mélodique : la perle rare....
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Neil on Impression
Une déclinaison Italienne et baroque de Godspeed You ! Black Emperor...
Liens pour The Samuel Jackson Five
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- thesamueljacksonfive: MySpace (268 hits)
The Samuel Jackson Five discographie sélective
lp :
The Samuel Jackson Five
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lp :
Goodbye melody mountain
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lp :
Easily misunderstood
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lp :
Same same but different
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Liens Internet
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- Coreandco Webzine : Le zine qui en veut en-core...
- reuno.net : webzine culturel
Rock > The Samuel Jackson Five
Biographie > Samuel L. fait du moonwalk
The Samuel Jackson Five / Chronique LP > The Samuel Jackson Five
Quatre années se sont écoulées depuis Goodbye melody mountain et on commençait à se demander si l'on verrait un jour les discrets norvégiens de Samuel Jackson Five sortir un quatrième album. Et puis il y eut cette boxset vinyle collector compilant les trois premiers enregistrements des scandinaves, parue en 2010 chez Denovali Records, l'hyper-prolifique spécialiste européen des musiques exigeantes mais de qualité (Bersarin Quartett, Birds of Passage, Mouse on the Keys, The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble...), laquelle semblait alors amorcer un retour des SJ5 sous les feux de la rampe. Quelques mois plus tard, ce fut officiel, le groupe enregistrait un nouveau disque et parce que la patience est mère de toutes les vertus, le voici enfin, s'exposant à la face du monde par l'intermédiaire du label... Denovali. Logique.
On avait quitté les nordiques sur un troisième album, Goodbye melody mountain, clairement en deça de leurs productions précédentes, comme si le groupe s'était trouvé un peu à cours d'idée au moment de boucler sa presque trilogie discographique. Mais après une période de silence créatif qui a, apparemment, du leur faire le plus grand bien, les SJ5 livrent ici un disque éponyme ébouriffant (ahah) qui semble opérer un retour au sources de ce qu'était leur musique à l'époque de Same same but different, tout en s'offrant de nouvelles "ouvertures" artistiques. La base post-rock est toujours présente ("Never-ending now", "mockba"), mélangeant allègrement l'ampleur instrumentale d'un Explosions in the Sky et les fulgurances jazz d'un Esbjörn Svensson Trio voire d'un Jaga Jazzist pour mieux bluffer l'assistance, mais le groupe sait également s'essayer à des choses plus novatrices en terme d'écriture.
Toujours sur le fil du rasoir, il s'offre ainsi quelques petites incartades pop-rock indie/arty perchées à la The Arcade Fire avant d'opter pour un travail composition oscillant entre musique néo-classique et (légèrement) contemporaine afin de s'affranchir définitivement du seul horizon post-rock duquel on l'a trop souvent rapproché. Une volonté de briser les codes, qui vaut à au groupe de surprendre en permanence avec un "Radio Gagarin" à la maturité élégante et racée ou un "Race to the self-destruct button" sauvagement indie-rock, avant de laisser l'auditeur face à un exercice de style un peu abscons ("What floats her boat") mais qui a au moins le mérite de le laisser respirer. Parce que cette virtuosité mêlée d'inventivité de tous les instants est aussi désarçonnante que passionnante, mais nécessite que l'on s'y accroche. Parce que les norvégiens de The Samuel Jackson Five n'aiment rien moins que laisser courir leur inspiration retrouvée le long de titres toujours parfaitement ciselés ("Tremolous silence", "Low entropy"). Une sorte de cocktail indie/rock/post-rock/pop à l'inspiration enrichie ("Ten cript in") mais qui ne s'évite pour autant pas quelques tentatives un peu osées, voire complètement incomprises ("A perennial candidate", "...And then we met the locals"). Le virtuosité expérimentale est parfois à ce prix.
Insaisissable, parfois un peu "too-much" mais en même temps brillant.
The Samuel Jackson Five / Chronique LP > Goodbye melody mountain
Après deux magnifiques premiers albums, SJ5 aka The Samuel Jackson Five passe la troisième avec ce Goodbye melody mountain assez différent de ses prédécesseurs et tout en prise de risques parfois inconsidérés. La marque de fabrique du groupe est désormais bien établie : ne se laisse guider que par un songwriting personnel, onctueux alliage d'un rock indie volubile, de post-rock instrumental aux arrangements classieux et de légères touches ouvertement free jazz. Et tout au long des huit morceaux que comptent ce troisième album des Norvégiens (pour un peu plus de quarante deux minutes de musique), on se laisse embarquer dans un sémillant périple à travers la musique indie, parsemé de mélodies enjôleuses et d'instrumentations comme d'habitude chez ces gars-là, à la fois légères et racées, puissante et organiques, aériennes et onduleuses ("Face the wax", "Eye eat lotus").
Une constellation de titres marqués par une inventivité galopante, la recherche d'un espace d'expression dans lequel le groupe peut faire tout ce qu'il veut, l'éponyme "Goodbye melody mountain" ou "So many cowboys, so few indians" en sont les exemples les plus éloquents. SJ5 y essayant toutes sortes de choses dans une veine tantôt expérimentale, tantôt plus free-jazz-indie sans jamais se laisser aller à rendre le résultat impossible à décrypter. Quoique... En funambules, les scandinaves jonglent avec leurs partitions comme d'autres enfilent les perles et si, d'un morceau à l'autre, ne proposent jamais le moindre motif musical ("Slow motion simulator 3'), livrent au final une oeuvre comme souvent avec eux, remarquablement cohérente, quand bien même plus borderline que les précédentes ("How to evade your obsessive shadow"). Un peu trop même, tant on peut être régulièrement retourné cette musique un parfois insaisissable. Comme si, après deux albums presque parfaits, les membres de The Samuel Jackson Five avaient ressenti le besoin de se mettre en danger avec un opus moins évident à cerner que ses prédécesseurs, un disque visant à briser les certitudes et à remettre en question tout le travail effectué jusque là. Pour un résultat certes plus qu'honorable, mais quand même un ton en deça des deux premiers albums.
The Samuel Jackson Five / Chronique LP > Easily misunderstood
Il suffit de déguster simplement "Skinflick dress rehearsal", titre inaugural de cet Easily misunderstood pour se rendre compte que, a peine plus d'un an après Same same but different, SJ5 se révèle encore une fois capable de transformer tout ce qu'il touche en or. Du bonheur pur pour les sens, que les scandinaves mettent en éveil en enchaînant, pièce après pièce avec "If You show off the milk, who's gonna buy the cow ?", l'éponyme "Easily misunderstood" ou "Charlie foxtrot queen", véritables petits miracles indépendants directement importés des fjörds de leur Norvège natale. Déferlement indie-rock organique et subtil, tornade émotionnelle, et bouillonnement inventif, un piano qui donne les impulsions, une section rythmique discrètement omniprésente et des cordes qui virevoltent, entre douceur mélodique et poussée de fièvre électrique, le groupe multiplie les petites finesses avant de laisser parler sa densité instrumentale, ce, sous couvert d'une virtuosité formelle et d'un sens aigu de l'harmonie imparable.
On a beau chercher, difficile de trouver à redire quoique ce soit à propos de cet album, les Samuel Jackson Five, variant les plaisirs auditifs au gré d'une inspiration toujours foisonnante, sans jamais céder à la facilité, que ce soit sur un "Unimog" au groove rythmique bondissant nappé de ses violons feutrés, ou "No name", berceuse indie synthétique, lunaire, presque fantasmée avant un final tout en électricité et fougue contaminatrice. Jouant sur les contrastes avec une aisance confondante, passant de la densité sonore abrasive à la douceur intimiste avec le minimaliste et pudique "Song for Sarah", le groupe distille une musique dont les mélodies se gravent instantanément dans l'esprit de l'auditeur. Des compositions aux contours toujours plus variés, mais qui ne s'éloigne jamais trop d'une trame "narrative" définie, un songwriting ciselé à la quasi perfection ("Psycho derelict", "Michael Collins autograph"), SJ5 est sans doute le plus brillant des groupes complètement méconnus sur la scène européenne ("Switch ambulance trip"). Jusqu'à quand ?...
The Samuel Jackson Five / Chronique LP > Same same but different
SJ5 aka The Samuel Jackson Five... derrière l'amusant jeu de mots de leur patronyme, ces norvégiens pratiquent un mélange d'indie-noise et de post-rock jazzy noctambule sur lequel interviennent quelques accords de clavier très contemporains et de nombreux arrangements fourmillant de mille subtilités, pour un mélange détonnant ta,nt du point de vue du travail de composition que de l'exécution formelle. Morceau inaugural de Same same but different, premier effort des scandinaves, "Counting sheep" est une petite merveille d'ouverture d'album et permet au groupe de se mettre sur une orbite assez unique en son genre, en permanence entre trois ou quatre spectres musicaux, qu'ils soient indie folk, post-noise, rock ou free-jazz. "Sing slow, walk fast" et ses bizarreries sonores ou "Clubbers dream" en sont les témoignages les plus flagrants, ces musiciens-là ayant assurément les bagages techniques pour faire ce qu'ils veulent, le savent et de fait, n'en abusent pas outre mesure. Minimalisme de façade ("Locust lowtalker"), expérimentations plus volontiers bruitistes ("Honest abe"), ou tornade schizo-sonique sur un "Same same but different" éponyme et complètement en roue libre. Un peu trop parfois tant le morceau en entier s'écoute non sans quelques questions quant à la bonne santé mentale de ses auteurs... Car à trop vouloir partir dans tous les sens, ce premier album signé SJ5 est parfois un peu fouillis et échevelé, quand bien même il s'offre quelques moments d'intense créativité musicale aussi foisonnante que fascinante, comme sur "Postmans joke" avec ses petites esquisses mélodiques qui enveloppent l'ensemble d'une étonnante légèreté et son final ouvertement rock, frondeur et enfiévré. En guise de final, The Samuel Jackson Five cède pour une fois aux dogmes d'un post-rock, certes protéiforme, histoire de rentrer un peu mieux dans une case dont on sait pertinemment qu'elle est de toutes les façons bien trop exigüe pour lui.