Samiam - Stowaway 12 ans que j'attendais ce nouveau disque ! Enfin non, un peu moins puisqu'il m'a fallu le temps de digérer Trips (2011), précédent très bon album des ex-Franciscanais (maintenant disséminés aux quatre coins des USA) et ça fait 6 mois que ce Stowaway tourne en boucle dans mon lecteur Winamp (on est de la vieille école ici). Bon, 10 ans que j'attendais ce nouveau disque !

Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire, Samiam, il y a ceux qui s'en contrefichent complètement (environ 99.99999% de la population mondiale) et ceux qui sont fans (moi et quelques autres). Et je ne parle même pas à l'échelle de la France, malgré certaines relations presque fraternelles avec un groupe de mangeurs de grenouilles au début/milieu des 90's. Plus de 25 ans que cette bande de losers m'accompagne quasi hebdomadairement, ne me déçoit jamais, si ce n'est ce pathétique concert de juillet 2007 au Batofar (affront fort heureusement lavé à maintes reprises depuis... à l'étranger) et cette production assez crade sur l'album Whatever's got you down en 2006. Ils ne voulaient pas sonner comme un groupe emo des années 2000, ils ont réussi mais à quel prix ! Si je devais établir un top 50 de mes disques préférés, on y trouverait en bonne position le triptyque Clumsy (1994), You are freaking me out (1997) et le chef d'œuvre Astray (2000). Ouais, on en est là.

Il va sans dire que c'est donc tiraillé par de nombreuses émotions que j'ai lancé Stowaway. S'y mêlaient la joie, la surprise, l'excitation, la crainte et ce sentiment d'être privilégié car l'un des premiers au Monde (n'ayons pas peur des mots) à mettre une oreille sur ces mp3, très gentiment partagés via SMS par Sergie Loobkof, guitariste originel, à la sortie d'un concert à Berlin où je m'étais rendu début octobre. D'autant qu'à l'époque, seul le chouette single "Lights out, little hustler" était disponible.
Je n'ai pas compté mais j'ai bien dû écouter cet album une centaine de fois depuis (je pense même que c'est plus), on peut alors affirmer sans sourciller qu'il est à la hauteur de mes attentes. Sans surprise, Samiam fait du Samiam, en pondant une pelletée de tubes à mi-chemin entre le punk-rock, l'emo et l'indie-rock, avec toujours ce cul entre plusieurs chaises ; trop pour les uns, pas assez pour d'autres... À côté de cela, le groupe nous surprend avec par exemple le morceau d'ouverture, "Lake speed". Sûrement le titre le plus rapide, punk, brut qu'ils aient composé... et dont le chant lead est ici assuré par le criard guest de luxe Chris Wollard (de Hot Water Music). Choix audacieux quand le groupe est généralement fortement identifié par la voix de son chanteur, Jason Beebout. Mais qu'on se rassure, on le retrouve juste après sur "Crystalised", "Shoulda stayed" ou "Monterey Canyon", toujours aussi poignant, prenant, mélancolique. Je pourrais citer tous les titres, même si certains sont un peu plus "faciles" ("Shut down", "Stanley") ou me convainquent moins ("Highwire") mais je vais davantage mettre l'accent sur "Scout knife", mon préféré, davantage en tension, avec encore des chœurs de Chris Wollard et un solo qui va bien à la fin et "Stowaway", plus posé, qui clôt l'album avec ses guitares et larsens à la Dinosaur Jr. Ce n'est pas une référence hasardeuse quand on sait que sous le nom Felled Trees, Sergie a sorti un album concept avec d'autres musiciens et différents chanteurs, reprenant l'intégralité de Where you been de la bande à J.

Dans l'interview qu'on retrouve dans ces pages, Sean (l'autre guitariste) nous disait que c'est le line-up de Samiam qui a le plus de longévité et qui est le meilleur, je ne peux que lui donner raison à l'écoute de "Stowaway", en espérant que le groupe mettra moins de 10 ans à sortir un dixième album.