Sala Bestia est une toute nouvelle bestiole parisienne (à la croisée d'autres telles que Revok ou Desicobra) qui ne s'apprivoise pas si facilement. Ce n'est pas le genre de musique qui se livre toute seule dès les premières écoutes et qu'on peut s'envoyer de manière insouciante en vaquant à d'autres occupations. Non, l'écoute doit au contraire être consciente et attentive, une musique exigeante pour auditeur/rice exigeant.e. D'où son titre antinomique. Plein de rien, je ne dirais pas ça mais ce qui est certain c'est que Plenty of nothing est rempli à craquer de noise/post-rock/slowcore. Tout un programme. L'ambiance générale est plutôt lente, toute en tension malgré un chant clair, rappelant les Flamands Reiziger ou les Ricains June Of 44 ("Several times", "Decision to cut"), mais aussi Shellac quand elle se montre plus bruitiste et dissonante ("Plenty of nothing", "Bus station serenade"). Si le disque aurait pu mais n'a pas été enregistré par Steve Albini (RIP), les expériences conjointes du trio et de Pierre Antoine Parois (Papier Tigre) derrière la console font que cette sale bête est à surveiller de près. Comptez sur nous pour vous tenir au courant.
Publié dans le Mag #63