Avant de sortir son tout récent 2-titres live et d'aller l'applaudir (au hasard) le 3 mai au FGO-Barbara lors de la soirée parisienne du collectif-label Dur et Doux, Saint Sadrill nous avait concocté en 2016 un premier disque intitulé Building lampshades avec l'aide d'un ordi, d'une voix, de synthés et d'un sax soprano. Derrière ce nom se cache Antoine Mermet, saxophoniste et vocaliste qui a notamment co-fondé Chromb!. Son premier album solo est un répertoire de pop-song électroniques portées par des ambiances très souvent sibyllines. Sans laisser totalement de marbre, ses compositions ont au moins le mérite de provoquer l'attention, par ses sons d'abord, et par sa voix terne ensuite. En parcourant le disque, on ressent l'envie irrépressible d'Antoine de jouer à la fois sur des ambiances éthérées ("Zero", "To go to go to go") avec un côté très religieux par moment ("Yar mum") et sur des aspects plus directs sur lesquels se placent des synthés et des programmations très 70's-80's ("Building lampshades") voire plus moderne comme le downtempo minimaliste de "Tree" ou par le biais de cet effet autotune qu'on entend de façon expéditive à la fin de "We gave you a smile". Un univers à explorer qui ne manque pas d'arguments.
Publié dans le Mag #32