Il m'arrive très souvent de découvrir des groupes en live, car cest là qu'ils sont les plus authentiques, les plus vrais. En ce mois de décembre sans hiver de l'an 2000, la caravane Tryo fait escale à Nancy avec dans ses bagages La Rue Kétanou. 3 gars, deux guitares-un accordéon, le tout est emballé. Trois musiciens qui, en 1 heure, vont emballer un public qui ne les connaît pourtant pas.
La Rue Kétanou, c'est tout d'abord un slogan, une devise, un état d'esprit. "C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la Rue Kétanou". En quelques mots, tout est dit. La Rue Kétanou, c'est Florent, Olivier et Mourad, 3 musiciens chanteurs nomades qui nous content des histoires réalistes (vécues?) à travers une chanson française inprégnée de rythme du soleil. L'histoire de ce trio saltimbanque semble pour l'instant un conte de fée. L'histoire de trois musiciens qui n'ont que leurs instruments et leurs cordes vocales pour vivre. Ils jouent partout, aussi bien dans les bars que dans la rue, une rue qu'ils ont apprivoisées au lieu de se laisser dompter. Et cette rue leur fera rencontrer Bill, un individu issu de l'associatif Dijonnais qui leur propose des concerts, puis, fin 1998, une première partie de Zebda. Puis on leur propose, par le biais d'un autre contact, une première partie de Tryo. Et là cest le coup de foudre réciproque. Les groupes s'entendent bien, mieux ils s'adorent. Ils s'adorent tellement que Tryo leur proposera l'Olympia, puis cette tournée d'automne 2000. Entre temps, "Salut ô", le label de Tryo, produit le premier skeud des trois compères, avec aux manettes Bibou, déjà présent sur le cultissime "Mamagubida " de Tryo : En attendant les caravanes est né. Le groupe signe chez l'activiste label Yelen Musiques, réputé pour signer des groupes de live. Car La Rue Kétanou est un groupe de live, pardon, un groupe de rue, qui n'a eu besoin de personne pour se former et qui ne fait que commencer son ascencion dans nos coeurs. Ainsi va la vie pour La Rue Kétanou.
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Liens pour La Rue Ketanou
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Rock > La Rue Ketanou
Biographie > La Rue Kétaki ?
La Rue Ketanou / Chronique LP > Ouvert à double tour
La Rue Kétanou, c'est fini... envie d'autre chose, et certainement pas de la célébrité qui leur arrivait en pleine gueule. Mais comme pour nous consoler, ils nous laissent en cadeau d'adieu un magnifique live. Enfin... un live ou un nouvel album, à vous de juger ! Car sur les 17 titres présents, 10 sont tout neufs. Et c'est pas des pseudo-inédits sortis de la poubelle à titres pour mieux faire vendre leur disque. Mourad, Florent et Olivier nous sortent encore 10 petits bijoux.
Dès le premier morceau, on en prend plein les oreilles avec leur meilleur nouveau morceau, "Impossible". Toute la philosophie de La Rue Kétanou y est résumée deux bouts de paroles : "Les chansons n'appartiennent qu'à ceux qui les laissent s'envoyager; pour qu'on puisse encore les chanter sans qu'elles aient besoin de papier". Après ça, forcément, les autres nouveaux titres ne peuvent être que moins bon. Mais, pas de mauvaise surprise, c'est bien de La Rue Kétanou. Textes de voyage, de rencontres, et de fête... toujours avec un brin d'humour. Des chansons de saltimbanques de la vie, quoi !
On retrouve aussi les titres phares du groupe. Le meilleur des deux albums du groupe ("La fiancée de l'eau", "les Cigales", "Les Maisons", etc) Et surprise ! Le trio n'oublie pas avant de partir de faire un joli hommage à Tryo, leurs potes qui les ont bien aidé au début. Ils signent une jolie reprise de "La misère d'en face".
Bref, que du bon ! En plus, la prestation de La Rue Kétanou est dopée par un public complètement acquis d'avance. On a vraiment envie d'être là, dans la fosse, à délirer avec eux... surtout quand on sait qu'on n'en aura plus l'occasion...
... quoique pas si sûr... En surveillant bien les dates des petits festos, vous aurez certainement la chance de recroisez Mourad, Olivier et Florent. Ils devraient continuer à jouer ensemble, surtout au profit de causes qui leur tiennent à coeur.
Mourad et Oliver se lancent aussi dans un projet parrallèle : Mon Côté Punk, collectif à géométrie variable où ils retrouvent notamment leurs potes de Padam et Loïc Lantoine. Et Florent ? Il s'est lancé dans un tour de chant tout seul avec son accordéon sous son nom, Florent Vintrignier.
La Rue Ketanou / Chronique LP > En attendant les caravanes
Hum hum ! Au moment où commence à retentir les premières notes de ce disque dans une ambiance de bistrot et de bonne bouffe dans les cantines, j'ai un peu d'appréhension... Signé sur le même label que Tryo et produit par le même producteur, ne serait-ce pas un "Tryo bis", une redite de l'étonnant groupe de reggae accoustik ? Et bien non, tout va bien, on sent d'ores et déjà que La Rue Kétanou n'est pas une pale copie d'un groupe à la mode, et c'est tant mieux. Dès le premier titre, l'auditeur est plongé dans cette ambiance formidable qu'est l'univers des trois saltimbanques. Les guitares sèches donnent le rythme à un accordéon qui oscille entre mélodie et mélancolie. Les trois voix apportent une touche de poésie à ce joli morceau qu'est "La Rue Kétanou", hymne à ce groupe né dans la rue et qui restera attaché à cette identité quelque soit le succès de ce disque. Pleins de jeux de mots accompagnent "Les mots" sur un reggae simple et efficace, et c'est par magie que les mots s'emboitent, coincident entre eux. "L'ardoise", chanson manouche et au tempo lent. Un bon reggae à jouer sans a priori. Les voix jouent encore un grand rôle pour rendre ce titre tout bonnement magnifique."La fiancée de l'eau" est un peu trop chiant pour moi, trop triste peut-être, je ne sais pas, je ne le sens pas, il m'ennuie, ce qui n'est pas mon avis global de ce disque. Et c'est un morceau comme "Les caravanes" qui me renforce dans l'idée que ce skeud est unique : un morceau sur la vie de bohème, son mode de vie, une vision positive, peu-être idéaliste mais tellement attachante ! Un accordéon glissant un thème arabisant en intro d'"exil" et c'est l'histoire d'oiseaux qui rêvent de liberté : un message caché, à vous de vous faire une opinion. S'ensuit le fabuleux "Pépé" en hommage à cette personne pilier de bar qui semblait etre attachant et à qui le groupe a sans doute souhaité rendre un hommage. Et comme par magie, la première mélodie d'accordéon et à peine terminé que les notes s'enchainent dans la tête et l'émotion nous guette en chantant le refrain. La Rue Kétanou aime jouer avec les contrastes, "Tu parles trop" en est le parfait exemple. Démarrage très calme et oriental avec les voix et l'accordéon montant en volume et en puissance au fur et à mesure, et c'est l'explosion acoustique teintée de guitare manouche frôlant le ska, et toujours cet accordéon qui, à la manière du reggae amplifié, balance un accord à contre-temps. Les voix sont un peu limites sur ce morceau, avec une impression de fausse note dans le timbre des trois chanteurs, mais la qualité musicale rend tout cela insignifiant. La mélancolie réinvestit l'ambiance avec "Sur les chemins de la bohème", ôde à ce personnage qui ne vit que l'instant présent, qui n'a pas de future proche, et qui vit avec émotion tous ces instants futiles de la vie faite de rencontres dans le monde entier. Une belle leçon de respect et d'humilité. C'est beau, tout simplement. L'amour est au thème de "Chouff la gazelle", chanson de séduction qui ne se fait plus de notre temps. L'harmonnica et la guitare solo amène de nouvelles ambiances à ce titre rappelant les Negresses Vertes assagies, et toujours la mélodie tout de suite assimilée dans nos têtes et nos coeurs. Les textes sont primordiaux pour ce trio, c'est indéniable, et aux paroles légères et candides se succèdent les mots durs et pesants qui nous font lourdemant réfléchir à cette putain de Terre ou l'on vit."Le clandestin" nous propose une réflexion sur le racisme sous fond de musique tzigane mélancolique. Cete chanson est forte, dure et malheuresement réaliste ("il sinquiète devant la police, qui contrôle les gens de sa race"). Rythmé par l'accordéon de Florent, encore un thème sur la vie de bohème dans "Où je vais". C'est chouette tout ça. Le poème urbain en puissance. Percussions en introduction de "L'oiseau sans plume" et toujours cette recette gagnante jusqu'au bout : riff d'accordéon imprégné dans notre crâne, et accords de guitares simples et efficaces. Le disque se termine (déjà) avec l'excellent "Mohammed", hymne au respect de la race unique qui nous réunie sur cette putain de Terre. Chanson festive très humoristique sur le ton des voix, ce titre est une réussite malgrè le thème grave du racisme et du profit.
Ce premier album de La Rue Kétanou est tout bonnement réussi. Tout y est pour faire passer à l'auditeur un bon moment, sans pour autant rester passif dans la réflexion des textes des trois troubadours : mélodies, rythmes endiablés et posés, textes légers propices à la fête et mots durs amenant à songer plus longuement sur notre société. C'est beau, tout simplement.