la ruda salska : le prix du silence C'est en 1996 que sort Le prix du silence, album auto-produit et distribué par Tripsichord. Après une introduction très orientale, le gang annonce la couleur du rythme et de l'énergie : "Orange", véritable hymne antifasciste et fédérateur à souhait ("mélangeons nos cultures, pratiquons l'ouverture") Déjà, le ton est donné et on peut s'attendre à des morceaux rentre dedans et à des textes intelligents ! Suit "Stadio" et l'histoire d'un match de foot sur un rythme d'enfer mené par le ska et la distorsion. "Taper la manche" ou les galères d'un musicien, emboîte le pas, et c'est le grand "Prix du silence" qui fait rentrer l'auditeur dans la transe. "Le prix du silence" est un retour à la grande époque du banditisme, l'époque où les balances sont récompensé par la mort ("se taire, surtout ne pas dérailler sinon c'est le prix du sang"). Un seul titre en anglais sur cette album et c'est un pur ska traditionnel "Roots ska goods" Encore une fois, le ska et le rock alternatif font bon ménage sur cette nouvelle chanson appelant au rapprochement des peuples devant la connerie humaine, "Unis" ("soyons solidaires, soyons unis et faisons face"). S'en suivra "Trianon", hymne à leur cantine du coté de Saumur où il fait bon aller, "See Paname and die", le mi-ska mi-reggae teinté de funk, "frères Volfon " et l'énorme "Devoir de mémoire" en rapport à la seconde guerre mondiale et à ses conséquences que l'on a vite fait d'oublier ("attention car sinon hier sera demain"). En tout 10 titres qui, paradoxalement à son aspect musicalement festif, abordent des thèmes très sérieux et réfléchis, ainsi que des dialogues et des ambiances à la Audiard. Le son, légèrement amélioré grâce à la remasterisation de l'album par Yelen lors de sa réédition, renforce l'idée que l'album a été enregistré avec les moyens du bord mais la bonne tenue des titres fait oublier ce petit inconvénient. C'est roots et c'est ce qu'on aime.