Rock Rock > Rorcha

Biographie > alors

Liège est certainement la ville belge francophone la plus riche musicalement, et avec un "outil" comme le Studio 5, les groupes peuvent rapidement coucher sur bandes leurs compositions (à l'instar d'Antistar, Miam monster miam, My Little Cheap Dictaphone...). Alors qu'ils ne jouent ensemble que depuis quelques mois, les Rorcha (emmenés par Jean-Marc au chant (également chez D.Majiria), Gaëtan à la guitare, Michel à la basse et aux samples et Yoni à la batterie) y enregistrent leurs quatre premiers titres réunis sous le titre La cinquième saison. Patrice (batteur chez D.Majiria) rejoint le combo comme second guitariste. En septembre 2010, ils sont disponibles gratuitement sur internet et seraient en fait la fin d'une aventure autour des quatre saisons, le groupe devant désormais bosser sur celles que nous connaissons.

Rorcha / Chronique EP > La cinquième saison

Rorcha - La cinquième saison Entre rock et métal, la frontière peut parfois paraître peu évidente à placer, Rorcha se présente comme un groupe rock et dans les mélodies, la dynamique, les constructions, c'est tout à fait compréhensible. Mais je connais un paquet d'amateurs de rock qui à l'écoute du son des guitares classeraient le groupe au rayon métal. Les Belges se moquent depuis longtemps des tiroirs et des formatages, ils font ce qui leur plaît et si lâcher des riffs venimeux sur "Gothic Lolita" puis se la jouer charme et son clair sur "Elle nous fait danser" correspond à leurs envies, on s'y plie et on se démerde avec notre incorrigible habitude de tout organiser, classer, ranger.
Votre chroniqueur de service étant dans une impasse pour définir le style du groupe autrement que par rock-métal chanté en français, je vais me contenter de dire que je préfère quand Rorcha prend l'option rock, s'éloignant d'ambiances néo-métalliques aseptisées ("Gothic Lolita") pour se rapprocher de distorsions old school qui sentent le souffre et la sueur ("Cobra verde"). Je préfère également quand le groupe travaille ses compositions en profondeur et ne se contentent pas d'une ligne mélodique un peu trop tubesque pour être agréable sur le long terme ("Sans attaches" qui n'avait pas non plus besoin de ce renfort épisodique de claviers).
La cinquième saison est contrastée, Rorcha sait faire beaucoup de choses et le prouve en quatre titres au détriment de l'homogénéité, le groupe est encore très jeune (il s'est formé il y a à peine un an faut-il le rappeler ?) et explore différentes voies selon les backgrounds de ses musiciens. Il est donc encore peu facilement identifiable. Mélanger autant les genres peut aussi être un choix assumé, alors les deux ours (un brun et un blanc) comme les deux tigres (un classique et un blanc) présents sur le joli artwork pourraient être des indices sur cette ambivalence. On devrait en savoir plus avec l'hiver, le printemps, l'été et l'automne puisque Rorcha prévoit d'enregistrer quatre autres maxis. Egoïstement j'espère que musicalement ils tendront plus vers "Cobra verde" et "Elle nous fait danser"...