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Biographie > A Soundtrack from Rome

Rome est l'hommage avoué aux bandes-originales de films signées de l'un des plus grands maîtres en la matière que fut, est et sera sans doute pour l'éternité Ennio Morricone (Il était une fois dans l'Ouest , Les Moissons du Ciel, Pour une poignée de dollars). Initié par le méconnu Daniele Lupi, lui-même compositeur de films assez mineurs mais également collaborateur de Mike Patton sur Mondo Cane, et l'inclassable DangerMouse (connu pour avoir participé de près ou de loin à Gorillaz, Gnarls Barkley, Broken Bells, MF Doom, Dark night of the soul, The Black Keys), le projet a beau être officialisé en 2010, cela fait alors près de cinq ans que les deux travaillent de concert, quand leurs agendas respectifs le permettent (et ce n'est pas chose aisée). Des trames de morceaux couchées ci et là sur partition, des esquisses d'arrangements, que le duo se décide enfin à enregistrer en faisant appel à deux invités de marque : Norah Jones et Jack White (The White Stripes, The Raconteurs, The Dead Weather). Ensemble, ils "accouchent" d'un disque éponyme qui voit le jour au printemps 2011 via Parlophone/EMI.

Rome / Chronique LP > Rome

Rome - S/t Il se devait, étant donnée la teneur du projet et le casting réuni autour (outre DangerMouse, co-auteur de l'album, Norah Jones et Jack White sont venus faire bien plus qu'une simple apparition), d'être du genre très classe. Il l'est. Plus que ça même, cet album éponyme signé Rome et écrit à quatre mains par Daniele Lupi et donc Brian Burton aka DangerMouse, est certainement LA pépite indie du moment. Un savoureux mélange de musiques "de films" et de petites merveilles pop(rock) aux participations vocales évidemment luxueuses, les premières, "servant" tour à tour d'introductions, de transitions, d'interludes ou d'épilogues aux secondes. Comme des musiques additionnelles pour un métrage qui n'existera sans doute jamais sur grand-écran, l'album ne portant en lui aucune trame scénaristique mais se voulant un hommage, plus ou moins affirmé selon les titres, des partitions composées pour le grand écran par le maître Ennio Morricone (aka Dieu en la matière)
D'intro divinement classieuse ("Theme of Rome") en interludes feutrés invariablement inspirés, en passant par de "vraies" pièces instrumentales aux arrangements amples et orchestrations raffinées ("Roman blue"), Rome est un album qui ne s'est pas fait en un jour et qui, autour de quelques chansons aux mélodies étincelantes, prend le temps de nous faire succomber à ses charmes. D'abord en flirtant avec le groove vocal de Jack White sur "The rose with a broken neck" ou "Two against one", ensuite en nous faisant céder au filet de voix incomparable de la belle Norah Jones sur l'ensorcelant "Season's trees" ou le sublime "Black". On est déjà amoureux et il y en a encore... Des compositions où l'absence de chant est compensée par une écriture finement ciselée ("The gambling priest", "Her hollow ways"), avant qu'il ne revienne faire son apparition, toujours porté par la troublante présence de l'auteure de Come away with me ou Feels like home, sur "Problem queen". Les atmosphères nous font voyager en technicolor, les panoramas pop semblent se redessiner un peu plus à chaque nouvelle écoute et l'ensemble est emballé avec une élégance incomparable. Donc oui, définitivement la (très grande) classe.

PS : DangerMouse est un génie.