Rodrigo Sánchez (guitare solo) et Gabriela Quintero (guitare rythmique) sont mexicains et ont commencé à jouer ensemble dans Tierra Acida, formation heavy métal des années 90. Lassés de jouer dans leur pays natal, ils choisissent alors de partir en duo avec leurs guitares à la conquête du vieux continent. Leur formule acoustique séduit notamment au Danemark et en Espagne, pays où s'installent les mexicains. Puis, Dublin devient le lieu où tout va changer pour ces immigrants. Un label irlandais, Rubyworks les contacte et les font signer. Après avoir enregistré dans un premier temps Foc en 2001, Rodrigo y Gabriela (qui sera donc leur nom de scène) font paraître, avec ce nouveau label, re-Foc l'année suivante. C'est un CD live de 8 titres, extraits de concerts à Manchester et Dublin, qui viendra compléter leur discographie en 2004. A cette période, le duo ouvre pour Courtney Pine, Buena Vista Social Club, Murray Lachan Young et Damien Rice. Nourris de ces nombreux shows qui seront l'occasion pour eux de tourner à travers toute l'Europe (avec David Gray) et de participer à des festivals, Rodrigo y Gabriela enregistre un album éponyme avec le producteur John Leckie en 2006. C'est le succès total (600 000 albums vendus dans le monde) et la tournée qui suit est très souvent sold-out. Après avoir sorti un live au Japon, ils retournent au Mexique pour mettre en boite eux-mêmes 11:11 avec l'aide de John Leckie sur une chanson. Mixé par Colin Richardson (Machine Head, Mass Hysteria, Slipknot), ce dernier album sorti en septembre dernier risque de faire parler de lui.
Infos sur Rodrigo y Gabriela
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Liens pour Rodrigo y Gabriela
- rodrigoygabriela: Myspace (348 hits)
- rodgab.com: Site officiel (341 hits)
Rodrigo y Gabriela discographie sélective
lp :
In between thoughts...A new world
...
lp :
Rodrigo Y Gabriela (Deluxe Edition)
...
lp :
Area 52
...
live :
Live in France
...
lp :
11:11
...
Rodrigo y Gabriela dans le magazine
Numéro :
Mag #58
On a charbonné pour te livrer, relativement rapidement, un gros numéro avant de terminer l'année. Au menu : Empire State Bastard qui a profité de son concert parisien pour répondre à nos nombreuses questions, tu pourras lire également le live-report de leur show et une chronique de leur album. Côté interviews, il y en a d'autres comme celles de Benefits, Exsonvaldes, Princesses Leya, Bottlekids, 7 Weeks, Unspkble, Dusk of Delusion et Bad Situation ! Et on ajoute Blood Command qui inaugure une nouvelle rubrique qui fait honneur à la Norvège ainsi que l'équipe de Ca dégouline dans le cornet !.
Liens Internet
- Desert-rock.com : webzine stoner
- Nawak Posse : webzine métal français
- The HardCore Source : Webzine HardCore
Rock > Rodrigo y Gabriela
Biographie > Rodygablica
Rodrigo y Gabriela / Chronique LP > In between thoughts... A new world
Rodrigo y Gabriela fait partie des artistes ou formations qu'on suit sans suivre. Tout cela se fait au fil des infos, de la promo qu'on reçoit. Il y a un peu de passivité de notre côté, il est vrai, et pendant ce temps-là, le duo mexicain enchaîne. Il le fait "relativement" vite, si bien qu'on ne savait même pas qu'il avait été lauréat pour le Grammy Awards 2019 avec Metatavolution, son album précèdent. Et puis cette année, c'est celle d'In between thoughts... A new world, un disque marqué par la découverte de la non-dualité, une philosophie orientale, par Rodrigo pendant la période du COVID19. En gros, l'idée derrière ce concept, c'est de dire que l'homme "réalise sa vraie nature par la compréhension intime qu'il ne fait qu'un avec tout". Cela l'a apparemment nourri car ce nouveau disque conceptuel, retraçant l'histoire de cette découverte des préceptes de l'Advaita, propose des choses intéressantes poussant Rodrigo y Gabriela à dépasser des limites qu'ils n'avaient surement pas envisagées auparavant, ou alors pas assez.
Premier constat, le moins surprenant : le duo maîtrise toujours autant leurs six cordes et la cadence. C'est un fait, on sent chez lui cette propension à toujours vouloir chercher et trouver les mélodies jusqu'à lors non atteintes. Cela s'entend par petites touches, ci et là (l'instant western spaghetti sur "True nature" était pour nous inattendu). Sur In between thoughts... A new world, Rod y Gab sont illuminés. Les inspirations sont clairement définies : rock, folk et jazz, latin ou pas. Deuxième constat, et non des moindres : le duo, habitué à l'expression acoustique a sorti la guitare électrique. Cette nouveauté, qu'on n'imaginait pas un seul instant envisageable, apporte un "plus", une nouvelle couleur dont "Broken rage" est le plus digne représentant sur l'album. Troisième constat, le plus surprenant : les arrangements et l'orchestration qui font évoluer le duo vers d'autres espaces d'expressions, lui qui en avait bien besoin (à mon avis). Les morceaux prennent une spatialité captivante comme sur "The ride of the mind". Et tout cela grâce, entre autres, à l'ensemble de cordes de l'orchestre symphonique bulgare dirigé par le compositeur Adam Ilyas Kuruc. Le duo n'hésite pas à se servir d'autres instruments tels que des nappes de synthés analogiques (comme sur "True nature" ou "Egoland"), des percussions électroniques et puis des outils plus étonnants comme la talk box ("Fiding myself leads me to you").
In between thoughts... A new world porte finalement bien son nom : c'est un nouveau monde dans lequel vit Rodrigo y Gabriela désormais. Un univers énergique et mélodieux qui donne du crédit pour la suite de la carrière des Mexicains. Il est possible que grâce à ce nouvel effort, on soit beaucoup plus alerte qu'auparavant vis-à-vis de ces deux artistes qui étaient restés depuis pas mal d'années dans une certaine zone de confort.
Publié dans le Mag #58
Rodrigo y Gabriela / Chronique LP > Rodrigo Y Gabriela (Deluxe Edition)
Rappelez-vous, en 2009, le 'zine décortiquait 11:11, le quatrième album du duo de guitaristes classiques mexicains Rodrigo y Gabriela. Les ayant perdus un peu de vue (sortie de 2 albums entre temps), ils ont fait parler d'eux l'année dernière en rééditant, pour ses 10 ans, une version deluxe de leur premier album éponyme. Ce dernier a subi une session de remastering agrémenté d'un bonus live de l'époque enregistré à Dublin, lieu où tout a commencé pour le duo qui s'y est installé en 1999. Produit par John Leckie (XTC, Radiohead, Muse), ce disque nous permet de mesurer combien le talent des Mexicains, dieux des pirouettes sur guitare sèche, était déjà énorme. Sur le livret du disque, Rod y Gab nous rappelle qu'ils ne font aucunement de flamenco, et que leurs influences sont peut-être à chercher du côté de leurs idoles rock comme Led Zeppelin (avec une reprise de "Stairway to heaven") ou Metallica (avec une version remarquable d'"Orion"). Cette réédition a permis de ressortir deux titres bonus, d'abord "Senorita XXX", une B-side sortie à l'origine au Japon, puis "Amuleto" (uniquement incluse dans la version numérique de l'album). Résultat : 1h46 de virtuosité musical, de rythmes effrénés et saccadés, et de petits soli techniques à souhait.
Publié dans le Mag #32
Rodrigo y Gabriela / Chronique LP > Live in France
Le plus connu des duos de guitaristes acoustiques mixtes est de retour avec un album live ayant été capté aux six coins de notre cher pays durant le mois de novembre 2010. Les Mexicains ont bourlingué pour défendre bec et ongles leur excellent 11:11 en sillonnant les routes de France, pays pour lequel le duo semble avoir eu un petit faible. A croire que notre public ait été le plus réceptif à leur musique typée latine où des bribes de flamenco croisent les racines du rock. Vendre un live à deux guitares sans chant, c'est presque une affaire de culot quand on voit la gueule de l'industrie musicale de nos jours. Mais c'est à une fanbase solide, ce qui s'entend évidemment sur ce disque, que Rodrigo y Gabriela vient offrir cette compilation de titres live issus de leur dernier album studio, qui rappelons-le, est inspiré du jeu de plusieurs légendes de la guitare, de Paco de Lucia à Jimi Hendrix en passant par leur compatriote Carlos Santana.
Avec leurs techniques à en revendre, les deux guitaristes se dévoilent assez rapidement dès "Hanuman", un morceau d'entrée énergique qui leur permet d'être en pleine osmose avec une audience déjà conquise. Entre une précision infaillible des notes main gauche et une cadence rythmique impétueuse main droite, Rodrigo y Gabriela mène la danse. Sans communication verbale mais avec un langage instrumental alliant sweeping, percussion, tapping, arpèges et effets wah-wah, les Mexicains varient les intensités afin de ne pas tomber dans l'ennui. Chacun y va même de son petit solo. Ainsi, quand Gabriela se charge de montrer ses talents de percussionniste sur guitare, Rodrigo la joue plus en finesse avec un style plus traditionnel mais non sans y ajouter entre quelques extraits de classiques métal avec Metallica et Slayer. Faut-il rappeler que ce couple a joué dans une formation heavy-métal par le passé ? Rien d'étonnant donc mais au bout de la quasi heure d'écoute, on regrettera toutefois la grande absence d'un DVD qui aurait pu nous ouvrir davantage l'univers de ce duo révélé puis confirmé.
Rodrigo y Gabriela / Chronique LP > 11:11
Il en fallait peu pour que le webzine aux longues oreilles se décide à parler du dernier disque de Rodrigo y Gabriela. Pourtant, il est vrai qu'au premier abord, tout ce qui touche aux musiques dites "world" n'est pas vraiment dans la ligne éditoriale du W-Fenec. Mais lorsque celles-ci ont un rapport plus ou moins proche avec le rock, sous toutes ses formes, une petite exception est alors faite. Pour ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de découvrir ces deux guitaristes inspirés, Rodrigo y Gabriela sont d'anciens membres d'une formation heavy métal mexicaine. Passés en acoustique et donc en duo depuis une dizaine d'années, ils viennent de sortir 11:11. Leur dernier album est une série de chansons dont chacune est inspirée du jeu d'une légende de la six cordes ou presque (on notera un hommage au pianiste de jazz dominicain Michel Camilo et Le Trio Joubran). Et comme la formation est assez ouverte et est baignée d'influences multiples, cela donne un mélange hétérogène plutôt fort sympathique, jugez plutôt : Jimi Hendrix, Pink Floyd, Paco de Lucia, Carlos Santana ou Dimebag Darrell de Pantera par exemple. 11:11, c'est 11 compositions originales, mixée par Colin Richardson que l'on ne présente plus (les instants "lo-fi" sont assez surprenants au départ), aux effluves flamenco rock. Rock car cela joue vite et avec entrain la plupart du temps, sauf "Chac mool" introduisant la puissante "Atman", en souvenir au guitariste à la barbichette rose (un solo électrique y est exceptionnellement effectué pour l'occasion). Même si de par le style, il est parfois assez difficile de retrouver des éléments des musiciens concernés par les chansons (à moins d'être un féru de l'artiste ou de pratiquer un instrument), Rodrigo y Gabriela ont le talent incroyable pour proposer des compositions vivantes, uniques avec un touché propre et variées, sans tomber dans le piège du surfait. Aidé d'Alex Skolnick de Testament, 11:11 est en quelque sorte un défi mais surtout l'occasion d'allier enfin les deux périodes qu'ils ont vécus, à savoir d'un côté le rock (lorsqu'ils jouaient pour Tierra Acida) et de l'autre, les musiques traditionnelles du Mexique. Quand on pense que ces deux là ont raté l'entrée au Conservatoire National de leur pays il y a de cela une paire d'années, on se dit qu'ils ont plutôt bien fait au vu du parcours établi depuis. Un grand bravo !