Les Robot Orchestra m'avait laissé une superbe impression avec Robot orchestr3, un opus qui avait permis il y a trois ans au combo rochelais de pousser le côté esthétique de sa musique en mettant en orbite ses morceaux par de jolies mélodies pleine d'émoi. Sur Birth(s), son nouveau disque, on oublie tout ça (ou presque, délectez-vous donc à ce titre de la très belle conclusion post-rock éponyme) : on rebranche totalement les guitares, le son est métallique et abrasif, les tempi s'élèvent et s'alourdissent, la tension monte, le mode Fugazien du groupe est réactivé à toute blinde. Partant de ce constat, la surprise est double. D'une part, par le volte-face du groupe qui se rapproche du style de ses débuts (...Now we can walk), mais également par sa volonté de ne pas poursuivre l'ouverture de nouvelles portes. La raison tient sûrement au fait que le groupe soit recomposé par ses deux fondateurs. Cela n'enlève en rien la qualité de cet album bien au-dessus de la moyenne de ce qui se pratique en France, malgré une originalité qui n'est clairement pas prégnante à son écoute.
Publié dans le Mag #28