Rival Sons - Lightbringer En juin, Rival Sons posait dans les bacs son septième album studio : Darkfighter . La pochette faisait sortir un tigre vert de l'obscurité. Le contenu faisait du disque une très belle pièce à avoir dans ses étagères. Quelques mois plus tard, la formation américaine remet le couvert. Toujours vert, le tigre de la pochette se présente sur un fond lumineux jaune piquant. Ce nouvel album, c'est Lightbringer.

Ce sont six nouvelles pistes qui sont proposées dans ce nouvel opus. Outre les illustrations en devanture, il semble avoir une réelle volonté de créer un lien miroir avec l'enregistrement précédent. En effet, le morceau d'ouverture est... "Darkfighter" !
Avec ses 08'58, il s'impose comme le plus long de la galette. Le temps est une chose, la création en est une autre. Ici, Rival Sons dépose un monument qui se découpe en plusieurs phases. Dans un premier temps, Jay Buchanan apporte sa voix claire accompagnée d'une guitare acoustique. Il faut à peine quelques secondes pour être saisi par la justesse et la qualité de son chant. Ensuite, la batterie s'approche à pas feutrés. La guitare solo de Scott Holiday invite tranquillement son leader à monter doucement le ton. Des chœurs l'accompagnent jusqu'à la rupture électrique et libératrice. L'énergie se déploie comme un souffle. Selon ses bonnes habitudes, le chanteur réalise de belles envolées. Les guitares se mettent en lumière dans deux superbes échappées. Le synthé prend le relais pour participer à la danse. Jay Buchanan reprend le thème du début.

Avec "Mercy", Rival Sons propose un morceau moins surprenant. C'est la recette soignée du hard-blues-rock. La formation est en maîtrise. "Redemption" offre une parenthèse, un moment de calme. Largement mis en lumière, le chanteur se promène sur un fond musical riche, avec des instruments qui prennent de la hauteur à une minute de la fin du morceau. La batterie se met à cogner plus fort et la guitare est en démonstration. Dans la foulée, "Sweet life" part plus vite et plus fort. La dynamique est relancée. Il faut reconnaître que la batterie de Mike Miley impose une cadence élevée. À noter que les refrains sont particulièrement groovy au chant. C'est sur les tintements de la batterie que "Before the fire" commence. Ce morceau reprend le titre du premier album de Rival Sons. Une morceau introspectif ? Quoi qu'il en soit, Rival Sons ne tarde pas à décoller. Le chanteur s'illustre une nouvelle fois dans ses montées de voix. Après un nouveau solo du guitariste, Jay Buchanan se présente même au micro avec un fond musical minimaliste. Une opération rondement menée. Replongeant dans un environnement électrique, le groupe peut finir son morceau en toute intensité. C'est à "Mosaïc" que revient la tâche de clôturer cet opus. Rival Sons apporte ici un beau relief. Les couplets sont à la limite de la ballade. Le batteur nous garantit par son rythme que tout cela n'est qu'illusion. À l'aube du refrain, Rival Sons porte aux nues son chanteur. Il peut alors déployer tout son savoir-faire pour se percher sur les sommets, et en chœur, le monde à sa portée reprend "Back away and the lines disappear". Aussi vite montée, la formation redescend et nous pose en douceur avant de tirer le rideau sur son disque.

Quelques mois après Darkfighter, Rival Sons revient proposer encore un très bon album. Le hard rock est une voie tracée depuis longtemps. Des formations incroyables en ont jeté les jalons. En cela réside la difficulté de jouer cette musique. Rival Sons a une identité forte et - au delà de se le permettre - l'incarne avec brio. Lightbringer en est la dernière preuve.