Rival Sons - Darkfighter Formé en 2009 à Los Angeles, Rival Sons est un groupe qui mélange blues rock et hard rock. Il est composé de Jay Buchanan (chant, harmonica, guitare rythmique), Scott Holiday (guitare solo), Robin Everhart (basse) et Michael Miley (batterie). Dès le début de leur activité, les musiciens rencontrent une certaine popularité en live. Ceci leur permettra notamment de faire la première partie de groupes comme AC/DC, Black Sabbath, The Rolling Stones ou encore Guns N'Roses. En 2019, Rival Sons sort Feral roots et obtient plusieurs nominations aux Grammy Awards. Une crise de la covid plus loin et tout le monde bosse à distance. Puis en juin 2023, un superbe tigre vert fluorescent surgit des ténèbres sur une pochette. Rival Sons met dans les bacs son septième album studio : Darkfighter. Il est produit par Dave Cobb et sort sur le label Low Country Sound / Atlantic Records.

C'est "Mirrors" qui lance les hostilités en abordant le sujet de la perte d'identité. C'est un titre qui expose de beaux contrastes en mettant en scène des gros riffs et une batterie très percutante en opposition avec le calme de la guitare acoustique qui soutient la voix de Jay Buchanan. L'exercice est réussit haut la main et se poursuit par une superbe envolée lyrique :  Smashing the mirror, to see, to see beyond the eye ». Un peu plus tard dans l'album, c'est "Brights Lights" qui donne une réponse à ce premier titre dans le thème des paroles.

Sortie en octobre 2022, "Nobody wants to die" est le premier single de l'album. Le clip met en scène quelques musiciens bad boys se poursuivant pour un sac de billet. Question de vie de mort, le tempo vient de lever le ton. Michael Miley cogne sur ses fûts comme une brute. Chaque refrain appelle à chanter sur le chœur. C'est d'ailleurs un peu une marque de fabrique pour Rival Sons. Aux deux-tiers du titre, Scott Holiday se détache en posant un solo bien senti. "Bird in the hand" est le second single. Il est sorti en mars 2023. Ce n'est pas la chanson la plus rapide mais son groove est intense. Les riffs sont lourds et le chœur fonctionne encore à merveille sur le refrain pour lancer un let's go down in a river entêtant.

Sur "Rapture", Jay Buchanan fait particulièrement parler son talent au micro. La balade oscille entre plusieurs ambiances. Pile, elle est électrique. Face, elle laisse le chanteur sans accompagnement instrumental. On peut alors apprécier toute la clarté et la justesse de sa voix. En fin de titre, Scott Holiday ira de son solo. Le frontman fait encore des envolées au chant qui le portent au cri. Pour "Guillotine", l'entrée est ronflante voir saccadée. Chose innovante, la voix va utiliser des effets de micro prononcés sur quelques passages. Le chant de Jay Buchanan est tellement propre que je le préfère au naturel. Une affaire de goût. La guitare solo fait encore une fois une très belle sortie sur la fin du titre. "Horse breath" est une course dynamisée par le batteur de Rival Sons. La fin de l'album pointe le bout de son nez avec "Darkside". Une sucrerie pour terminer. Le groupe mélange encore des ambiances opposées. Tout est là, l'électrique puis l'acoustique. Le chant de Jay Buchanan fou puis posé mais toujours beau.

Darkfighter est un très bel album. Le genre de truc qu'on fait tourner en boucle facile. Le seul moyen d'en sortir, c'est peut être d'écouter la prochaine production de Rival Sons. De ce côté, ça tombe très bien. Au moment je termine cette chronique, Lightbringer s'annonce avec son premier single : "Sweet life". La sortie de ce nouvel opus est prévue pour le 20 octobre prochain.