Groupe nihiliste, peut-être proudhonien, lassif et complaisant, Rien est une recherche du néant musical dans le néant tout court. Digne d'être adopté par les chroniqueurs de Technikart ou de chier à la face du Paris Branchouille, Rien use et abuse de son enveloppe jenfoutiste, où cynisme, non-sens et catalepsie cervicale sont personnifiés par les musiciens. Ormis les quatre compères de base baptisés Dos.3, Dj Goulag, Olive et Yugo, une pléthore d'ahuris sont venus les soutenir dans cette entreprise. Né des ramifications intellectuelles de ces être dénaturés, Rien aborde sans complaisance un univers trop complexe pour être complètement compris par une seule et même personne. Prenez du Lynch et ajoutez-y du Pirandello, de la noise japonaise pour le délire, avec un zeste de Bukowski pour le non-être, de la musique classique pour enrober, de la pop pour le léger, Pink Floyd pour l'ambiance et les guitares, quatre huluberlus (faussement ?) déjantés dès l'enfance et c'est du bon. Et finalement là on finit par se poser la question : c'est tellement tordu qu'en fait tout ça n'est qu'un vulgaire stratagème pour croire que c'est tordu alors que c'est très simple. Là tu n'as rien compris, moi non plus d'ailleurs, je me relis quarante fois. Voilà ils ont réussi.