Riceboy sleeps Après un recueil de photographies centrées sur Sigur Ros paru en 2006, voici maintenant une autre facette du projet artistique Riceboy Sleeps, réunissant, en musique, le vocaliste Sigur Ros, Jón Þór Birgisson et son compagnon à la ville, Alex Somers, graphiste, illustrateur et également membre du groupe Parachutes. Cette fois, le duo s'émancipe un peu de Sigur Ros pour voler de ses propres ailes et planer à quelques encablures de la fameuse Piscine, le studio d'enregistrement des auteurs de Takk ou Agaetis Byrjun. Pourtant le constant s'impose de lui-même : de révolution il n'y aura ici point. Après deux singles et le titre "Happiness" paru il y a quelques mois sur une compilation intitulée Dark was the night et que l'on retrouve ici, Jonsi & Alex surprennent par contre leur monde en livrant un disque... (quasi) instrumental et uniquement enregistré avec des instruments acoustiques (et l'apport du quartet Amiina et du choeur de Kopavogsdaetur. Exit la voix de falsetto du premier et la pureté cristalline de Sigur Ros donc, mais pour le reste, Riceboy sleeps ressemble quand même à... Sigur Ros. Difficile de faire la fine bouche cela dit, tant le duo développe notamment sur "Happiness" une musique à la griffe si caractéristique, séraphique et renvoyant à la contemplation des panoramas idylliques de l'île natale de Jonsi. L'Islandais et son alter-ego américain livrent ici une partition aux atmosphères propices au recueillement ("Indian summer", un "Boy 1904" au accents christiques...). Une ode à l'onirisme feutré, porté par des choeurs angéliques et des mélodies cristallines ("Atlas song", "Stokkseyri"). Si le duo en fait parfois un peu trop dans l'esprit "rêveries célestes" ("Boy 1904") et superpositions de couches ambiant idylliques ("Howl"), il nous réserve également quelques beaux moments de grâce intemporelle ("All the big trees", "Sleeping giant". Riceboy sleeps, une musique délicate et minimaliste mais par instants infiniment enivrante...