Le Summum de Grenoble, 18 octobre 2002. Premier véritable gros défi pour Rhesus, après avoir largement convaincu les potes, les assos, les ptites salles de concerts et les fervents de la musique, il ne restait plus qu'à séduire le grand public venu également ce soir là au festival Rocktambules pour Eiffel, Prohom et Dyonisos. Et Rhesus s'est démené. Petite rencontre avec les intéressés après le concert, au calme et à tête reposée.
Alors quelles sont vos premières impressions sur ce concert ?
Aurélien : On a une de très bonnes retombées au niveau des chroniques qui ont suivi le concert mais au niveau des opportunités c'est un peu trop tôt pour parler ! Pour la plupart des gens qui étaient là je pense qu'il s'agissait d'une "première" fois, donc on était pas très rassuré. Mais en même temps c'était une très grosse émotion, on était à bloc et... voilà. En plus pour nous il y a eu comme une période de flottement depuis le festival Magic Bus [ndC : festival organisé par l'association Magic Bus et Dynamusic sur Grenoble qui avait lieu tous les ans et permettait de développait la scène locale] et cette soirée au Summum c'était comme une sorte de revanche où on pouvait enfin montrait nos progrès et ce qu'on fait aujourd'hui.
Justement au niveau du parcours de Rhesus, pouvez-vous nous en dire plus ? Sur vos influences également ?
A : Au début c'était mon projet, je composais tout chez moi et peu à peu Rhesus a adopté Simon et Laura. Au niveau des influences c'est très varié et à trois ça donne un bien gros mélange !
Laura : Moi j'écoute pas mal de Smashing Pumpkins, Interpol, Joy Division, beaucoup d'indés/pop anglaise avec Blur, The James... Simon lui c'est les Pixies, Pj Harvey...
A : Et moi j'ai la culture la moins "indé" du groupe avec Elliot Smith, Pavement, Interpol, Luke, Joseph Arthur, Miossec...
Alors on aimerait bien connaître un peu mieux Rhesus, surtout à travers vos chansons qui sont quand même très expressives (mélancoliques, tons aigres-doux... ), à coté de la légèreté "pop" il y a quand même une ambiance vraiment triste voire amère... par exemple est le titre "Coma" en serait une bonne définition ?
A : "Coma" c'est un repli sur toi même quand tu est face à la merde, c'est une façon d'être en hibernation... au lieu d'aller faire chier le monde avec tes problèmes tu prends sur toi...
L : Quelque part cela implique aussi un retour, un réveil futur... A propos de réveil, "Staircase" elle, est construite vraiment comme dans un rêve où vous greffez les instruments les uns après les autres, vous amenez une ambiance un peu euphorisante...
A : En fait c'est une chanson très linéaire puisqu'elle est sur la base d'un seul riff. Je travaille ensuite dessus avec des boucles et ensuite on rajoute des couches.
L : Oui ça décrit une atmosphère particulière puisque la chanson tourne en rond, ça évoque la nuit, c'est lancinant, on sait pas si on va sortir !
"Wallpaper life" elle, est plutôt cynique et agressive non ? Elle sort un peu de l'ensemble pour cela...
A : C'est parce que la chanson parle d'une rupture... D'un coup t'as l'impression de ne plus exister sans la personne, comme si tu n'étais plus rien. C'était une relation fusionnelle et quand ça s'en va... Tu te sens vraiment anéanti !
L'anecdote sur Adjani ?
L : C'était une citation d'elle dans un magazine "world comes around comes around", c'est les deux premières lignes de la chansons, on a trouvé ça léger, et on a voulu créer des sonorités qui vont avec ! On ne se prend pas non plus complètement au sérieux ! (rires)
Et justement qu'est ce que vous aimeriez que l'on sache à propos de Rhesus ?
A : Qu'on trouve authentiques, sincères. Il faudrait que les gens sachent qu'on ne jouent pas un rôle même si parfois on peut paraître excessifs.
L : On est là pour communiquer nos émotions, pour que les gens se retrouvent dans nos morceaux, qu'on oublie ce qui nous préoccupe...
A : C'est une sorte de compassion générale !
Pouvez vous nous parler un peu du label ?
A : Alors c'est le label Un Dimanche, post-pop-electro, qui a été organisé à la base par un autre groupe pop de Grenoble, Melk. C'est Seb Dos Santos dans l'assos dynamusic qui voulait un label pop sur Grenoble et qui nous a tous beaucoup aidé. On est un peu tous dans l'état d'esprit de ce qu'ils voulaient et voilà...
Ca apporte aussi une certaine crédibilité avec d'autres artistes grenoblois dessus comme Melk, Rien ou Apple Jelly. Ca permet de démarrer quelque chose sur Grenoble, d'aider à sortir des albums [celui de Rien sort début 2003, on en reparlera].
Les groupes avec qui jouer ?
A : Joseph Arthur, qui m'a énormément aider pour composer
L : Interpol, car affectivement c'est mon groupe ! (rires) Ca me rappelle trop de choses !
A : Et puis les groupes locaux, Elevate Newton's Theory et Melk.
Avant dernière question : la pochette de l'album, le dessin est inspiré de quoi ?
A : En fait une autre de mes occupations c'est la peinture, et donc pour la pochette on a décidé d'utiliser certains de mes dessins. Et à force on trouvait rien, par contre tout le monde à flashé sur les chutes de peintures !!! (rires)
L : On a trouvé ça original, ça donne une atmosphère et c'est surtout très personnel...
A : Le truc marrant c'est que beaucoup de gens voit dans cette pochette un vagin lacéré !
La question que vous aimeriez que l'on vous pose ?
A : quel effet ça fait de partager la composition avec d'autres quand on est seul au début ?
L : Ca fait quoi d'être sur scène ?
Et la réponse maintenant !!!
A : Ah non t'as dit que la question pas la réponse !!! Et puis c'est pas obligé !
Mais non c'est pas obligé... (rires) Laura ?
L : Bah la réponse c'est que c'est trop cool parce qu'il fait trop chaud et qu'il y a pleins de gens qui sourient !!! (rires)
Et bien merci beaucoup à tous les deux pour l'interview, bravo à tous les trois pour ce concert et l'Ep et surtout bonne continuation !!!
Par la même occasion merci au label Un Dimanche, à Seb dos Santos et Vincent. On espère une suite !!!