rhesus_promo_pix.jpg Ce n'est pas peu dire qu'on est assez impatient de voir ce que des tubes comme "Hey darling" ou "Little things" peuvent donner en live. Mais avant, il faut affronter Ifif Between. Affronter... voire subir même. Entre le metal dit "tropical" des quasi régionaux de l'étape et la pop incandescente des grenoblois, le spectre musical est ce soir particulièrement large. Après quelques secondes de réglage(s), Ifif Between débute donc les hostilités. On va faire court, le groupe évolue dans un régistre évoquant largement l'univers musical de Mr.Bungle, Franz Zappa, Primus et King Crimson, mais le joyeux boxon sonore que le groupe met dans la salle est très loin de convaincre un public assez familial, dérouté par le show proposé. Leçon du jour N°1 : il ne suffit pas de faire comme tout un tas de groupes influents et innovants pour réussir à imposer sa musique. Dans les faits, Ifif Between s'immerge complètement dans sa musique, mettant au supplice les non-initiés. Dommage, autant pour les spectateurs que pour le groupe lui-même, qui, s'il maîtrise techniquement son sujet, a bien du mal à tenir la route artistiquement. Rock barré, metal funk détraqué, free-jazz destructuré, le fond prend rapidement le pas sur la forme, mais le groupe en fait trop, tant musicalement qu'au niveau de son jeu de scène. Leçon du jour N°2 : chercher à expérimenter à tout prix, à sortir de la norme ne doit pas signifier faire nécessairement n'importe quoi. Sauf si on cherche à tout prix à susciter des réactions viscérales, ce qui est effectivement un peu le cas ce soir. Leçon N°3 : ne pas s'attarder sur le sujet pour démonter un groupe que l'on n'était de toutes les façons pas venu voir...
Les Ifif Between ayant un peu débordé sur le temps qui leur était imparti, ce n'est que vers 22h45 que les Tokio Hotel, pardon, les Rhesus entrent en scène, faisant bondir de plaisir une petite troupe de fans transis rapidement agglutinés devant la scène... Pas besoin de round d'échauffement, le groupe lâche les chevaux d'entrée. Si le son est un peu sur-saturé sur les deux premiers titres, les choses rentrent rapidement dans l'ordre et les Grenoblois livrent un set énergique particulièrement bien rôdé. Malgré quelques approximations, le trio n'a plus joué en live depuis le 20 décembre confiera Simon après le concert, le groupe compense très largement par son charisme et une énergie débordante qui fait plaisir à voir. Enchaînant les tubes comme d'autres enfilent les perles, "Little things", "Hey darling !", "Sad disco" défilent, le groupe s'éclate devant un public relativement réduit, mais qui met une belle ambiance dans la salle. Rhesus a son public (jeunes ou moins jeunes, sic), qui connaît toutes ses chansons et communie avec lui le temps d'un show électrique où les mélodies sensuelles se consument dans ces pop-songs aussi fougueuses que sulfureuses dont le groupe a le secret. Alors qu'Aurélien lâche quelques vannes en assurant le show avec humour et pop-attitude assumée, Laura s'éclate devant son fan-club (sic) et Simon martèle sa batterie avec une énergie démente. Après plusieurs semaines de silence radio, les Rhesus sont apparemment ravis de revenir aux affaires. Puisant dans sa jeune discographie déjà bien fournie (2 EP's et 2 albums) et dans ses "nombreux tubes" (comme le souligne Aurélien avec humour...), le groupe met le feu sur scène. Des guitares épileptiques, une pop ultra-mélodique aux effluves rock affirmées, le son du groupe prend une ampleur inattendue en live et le trio n'a aucune difficulté à séduire son auditoire. Un coup de "Will you follow me out", un petit mix "Forever/Your smile is a commercial food", le groupe a une longue expérience de la scène derrière lui et livre un set aussi maîtrisé que passionné. Classe.