Rhesus - The fortune teller said "No directions", sa rythmique éléctrisante, sa mélodie entêtante et ses guitares imparables... Une énergie instantanément contaminatrice, une pop'n roll romantique immédiate, ultra-efficace et passe-partout. Un single idéal, parfaitement calibré (mais pas formaté, nuance...) et inspiré pour savater les ondes radios. Parfait, voilà la question du single de l'album déjà réglée. Sauf que... "Hey darling!" vient directement s'enquiller sur la platine. Et là, on en remet une couche. Un véritable hymne power-pop aux attributs 80's/90's, classieux et à griffe inimitable. Une "french-touch" aux guitares frénétiques, à la fougue d'un Bloc Party branché sur 10 000 volts et aux refrains qui viennent se visser dans notre esprit pour ne plus jamais en sortir. Un deuxième single... finalement, c'est pas si dur de pondre un tube, n'en déplaise à certain. Correction, chez Rhesus, c'est assez facile et en tous cas, ça tombe sous le sens... Mais, le trio grenoblois n'est pas de ceux qui tombent dans la facilité et sait également nous gratifier de compositions un peu moins énergisante, mais plus apaisées, délicatement raffinées et s'étendant sur plus de 3'30 (format généralement plus adapté pour les passages radios).
On pense ainsi au vaporeux "Little things" et ses choeurs enchanteurs qui versent dans l'intime ou à "Someday" et ses refrains mélancoliques qui nous font frissonner encore et encore. Elegant et personnel, catchy et inspiré, le son "Rhesus" se nourrit d'influences prestigieuses (en vrac Radiohead, Jeff Buckley, Sonic Youth et The Cure pour ne citer que les plus renommées) mais parvient à trouver sa voie pour produire des compos accessibles et sincères, presque ingénues mais possédant un charme indiscutable ("Will you follow me out"). Des pop-songs éléctriques survoltées ("I suppose" ou "Black cat/white cat") à la The Cinematics, un interlude sorti de nulle part ("Berlin"), de pur moment de rock rafraichissants..., le trio séduit facilement et confirme tout le bien qu'on pensait de Rhesus après une poignée d'EP's bien troussés et un Sad disco incroyablement entêtant. Un petite touche éléctro discrète ("A shelter"), une feeling étourdissant, The fortune teller said est un disque quasiment sans fautes (un "Together" pas forcément inoubliable...), complètement addictif et à la classe monstrueuse, que le groupe referme avec le sublime et déchirant "I still think of you (sometimes)". Rien à redire. Chapeaux-bàs.