rhesus_interview.jpg 3ème sortie de votre carrière discographique et troisième interview chez nous, vous devez nous trouver un peu collants non ?
Aurélien : Vous faites partis des rares trucs "collants" que j'apprécie, alors tout va bien (rires)
Simon : Je crois que je vais tous les jours sur W-Fenec, il est dans mon top 3 des webzines ! On est un peu des geeks de l'info rock dans Rhesus...

On sait tous que de nombreux jeunes (et moins jeunes) groupes galèrent à mort pour se trouver un label, en ce qui vous concerne, vous avez juste signé chez PIAS, rien que ça. Alors ça c'est fait comment, vous avez vendu un voisin, un ami, un cousin pour ça ?
A : On a d'abord commencé par sortir 2 maxis sur un label associatif grenoblois super motivé, Un Dimanche, fait une centaine de concerts, puis, suite au CQFD des Inrocks, on a eu un mini buzz dans le milieu pro qui nous a permis de décrocher un contrat sur un gros label indépendant, PIAS. On est bien entendu très bien entourés (manager, tourneur, label...) et la chance y est aussi pour beaucoup... même si on l'a un peu provoqué
Laura : Oui c'est vrai qu'on a toujours été très entouré. Mais que les jeunes (et moins jeunes) groupes prennent patience, il faut en vouloir et ne jamais abandonner.

Une petite question vache, maintenant que Sad disco, est sorti depuis un petit bout de temps maintenant, quel est votre état d'esprit à présent vis-à-vis de ce qui est votre premier album ? Avec le recul quelle est la critique principale que vous émettriez vis-à-vis de votre travail ? Et inversement de quoi êtes-vous les plus fiers ?
A : Nous sommes encore en plein dans la promotion de cet album (l'album sort tout juste maintenant en Belgique, Allemagne et Suisse), c'est donc assez dur pour nous d'avoir du recul par rapport à ça puisque nous jouons les morceaux presque tous les soirs.
L : Je pense que c'est encore trop tôt pour exprimer des critiques constructives sur cet album. Comme on le dit parfois, il manque peut être de spontanéité mais par contre je trouve qu'il est nuancé, aucun morceaux ne se ressemble, ce qui peut être pris comme une critique positive et négative à la fois.

J'ai désespérément essayé de trouver un sens là-dedans, mais sans succès, alors je pose directement la question, pourquoi ce titre d'album Sad disco ?
A : Quand nous étions en train de travailler les morceaux dans notre local, aucun n'avait de titres définitifs. Au moment de le noter sur notre grand tableau, Simon a écrit "Sad disco", comme ça, instinctivement. Ce n'était absolument pas réfléchi. Il a le chic pour trouver des titres de travail aux chansons assez marrant. Finalement, c'est resté et c'est devenu le titre de l'album. On voulait un truc facile à dire en français car on était resté assez traumatisé des gens essayant de prononcer le titre de notre précédent maxi Meanwhile (at) the party (en particulier les hôtesses Fnac au moment d'annoncer les Showcases !)
L : Même si ce n'est pas réfléchi, ce titre correspond assez bien à l'ambiance qu'on trouve au sein de l'album. Les paroles de la plupart des chansons évoquent un univers assez triste alors que les mélodies et les rythmiques qui les accompagnent sont plutôt soutenues et "dansantes".

Vous commencez à avoir une petite base de fans, vous passez en radio d'après ce que j'ai entendu dire et vous avez donné quelques concerts pour promouvoir la sortie de l'album, comment a-t-il été reçu par le public globalement ?
A : Jusqu'à aujourd'hui, très bien. Il y a une petite partie de la "fan base" qui a été surprise du tournant assez 'pop' de l'album par rapport aux maxi, mais sinon l'accueil est très positif.

Arrêtons-nous un instant l'album à proprement parler et de la manière dont il a été conçu. Ecriture, enregistrement... ?
A : En ce qui concerne l'écriture, pour une bonne moitié des chansons on est partis de démos plus ou moins aboutis que j'avais écrites chez moi, qu'on peaufinait, changeait, détruisait, reconstruisait. Le reste des titres est né en répétitions autour de jam qui pouvaient durer des heures.
Simon : Disons que le processus de composition n'est pas figé et limité à une seule façon de faire. Pas mal de morceaux viennent d'idées, de thèmes ou de chansons d'abord faits chez soi, puis ensuite on les met en place avec nos 3 instruments et nos 3 petites têtes, ce qui est parfois très rapide et parfois très long. D'autres viennent d'idée ou de jets qui naissent d'expérimentation en répète, qui sont ensuite retravaillés. Les morceaux sont assez différents les uns des autres, et ça vient aussi de ça. Je pense qu' il y a des idées que tu peux trouver que seul chez toi, et d'autres qui demandent une vraie énergie de jeu dans une salle. Tout l'intérêt d'un groupe c'est de mêler les idées de chacun, et que l'implication de tous rende quelque chose de chimique ! Par contre on ne croit pas non plus à l'écriture à 6 mains de A à Z, Aure écrit des textes très personnels, et nous n'intervenons pas dessus en tant que groupe.
L : Au niveau de l'enregistrement, c'est dans un "vrai" studio que nous avons enregistré, contrairement à ce qui s'est passé avec Meanwhile (at) the party. On a enregistré en Belgique avec deux personnes super compétentes dans le style qu'on voulait, c'est-à-dire, un style anglo-saxon. Et au final, tout c'est passé pour le mieux !

Il me semble que vous allez sortir un single (?) J'ai eu la flemme de chercher quel titre avait été choisi et personnellement j'aurai pris "Just let go" ou "Sorry for this", alors je me demandais lequel était-ce et comment vous l'avez sélectionné ? Et si éventuellement au moment de composer les douze titres qui composent Sad disco, vous aviez en tête de composer un, voire deux, singles ?
S : Le premier single choisi par PIAS était "Sad disco", et là nous venons de passer à "Just let go". Pour ce qui est de composer des singles, ce n'est pas un truc auquel on pense vraiment. En fait nous avons toujours privilégié dans notre musique les chansons, les morceaux assez courts et très mélodiques. Personnellement les groupes que j'affectionne font souvent des morceaux assez courts, qui te donnent l'envie immédiate de te les réécouter. Il se trouve que finalement le format radio d'un "single" correspond à ce genre de morceaux. Je reste toutefois persuadé qu'il est terriblement plus dur de composer une pop-song de 3 minutes, qu'un morceau de post rock de 12 minutes. Et je dis ça en tant que gros fan de Mogwai et Explosions in the sky... c'est pour dire !

Rhesus : Sad disco Qu'est-ce que vous écoutez en ce moment en dehors de vos propres morceaux ?
A : En ce moment je réecoute des vieux trucs. J'essaye de me replonger dans les groupes qui m'ont donné envie d'ecrire de la musique :
Eels avec Blinking lights & other revelations et Electroshock blues, Bob Dylan et son Blonde on blonde, les Smashing Pumpkins et Mellon collie and the infinite sadness, Neil Young : On the beach dont j'ecoute le "Love in mind" à peu prêt 200 fois par jour, PJ Harvey : Is this desire...
L : j'écoute pleins de trucs , aussi bien récents comme Maximo Park, Kings of Leon, Yeah Yeah Yeahs , Eels ou Flaming Lips, et des trucs plus vieux comme The Smiths, Joy Division, Killing Joke..
S : en ce moment je ne décroche pas du nouvel album de Phoenix (It's never been like that), c'est un cas d'école pour mois, c'est un hymne à la spontanéité.

Dans le même ordre d'idées, si l'on vous proposait là, tout de suite d'ouvrir pour le groupe de votre choix, lequel serait-ce ?
A : Smashing Pumpkins en 96 haha
L : Pas mal ouais, les Smashing !!! PJ Harvey aussi, j'aurai adoré !
S : En fait quand on ouvre pour un groupe, très souvent on ne voit que 5 minutes du concert de celui-ci, alors je détournerais la question en disant que j'aurais bien aimé assister tout simplement à la black session de Compulsion, un groupe à mi-chemin entre les Pixies et Kraftwerk, il y a de ça une bonne dizaine d'années.

Qu'est-ce qui attend Rhesus pour 2006 ? Tournée, vacances, composition ?
A : Tournée / Composition / Tournée / Composition / Tournée / Composition / Tournée / Composition / ...
L : Pas mieux 
S : tournée en France, Allemagne, Suisse, Belgique et on espère encore ailleurs. Cet été nous jouons aux Vieilles Charrues, Rock en Seine, le Paléo Festival, etc... ça va être super ! En Novembre nous allons aussi faire 15 dates en 16 jours en France avec Kaolin et Maczde Carpate. Nous aimerions réaliser notre deuxième album en décembre/janvier prochain !

Un petit commentaire peut-être sur le problème du téléchargement, maintenant qu'une loi assez répressive a été votée et qu'on a bien réussi à diaboliser l'internaute, que pensez-vous de tout ça, vous qui faites sans aucun doute partie des groupes que l'on a aussi découvert via le net ?
A : On ne peut rien faire contre le téléchargement, donc autant faire avec... C'est un bon moyen d'écouter un album avant de l'acheter... Ca laisse moins la place aux mauvais albums... dans 99% des cas, quand je télécharge un album et que j'aime bien, je vais l'acheter illico. Moi ce qui me laisse vraiment perplexe c'est le téléchargement de films X, parce que honnêtement, tu connais un pote ou le pote d'un pote qui a acheté un dvd X récemment ? (rires)
L : C'est sur que le téléchargement laisse un sale goût dans la bouche, surtout pour les petit groupes. C'est assez vicieux quand même, c'est une bonne opportunité pour les petits groupes d'être écouté par des millers de gens en très peu de temps et en même temps c'est autant d'albums qui a 99 % ne seront pas achetés pas ces mêmes personnes qui les ont écouté sur le net... c'est la vie !

Quelque chose à rajouter ? Insultes, critiques acerbes, commentaires désobligeants ou compliments hypocrites (sic) ?
A : Maïsman vainquera !
L : ahahah attention à Méchant Man, il n'a pas dit son dernier mot !!! Merci pour cette interview !!!
S : merci pour cette interview, see u.