Revok - Bunt auf grau 4 ans d'attente pour un nouvel album, c'est foutrement long. Surtout qu'à l'époque, les Revok avaient mis tout son petit monde O.K et K.O avec Grief is my new moniker. Le groupe re-débarque avec Bunt auf grau via notamment Music fear Satan. Verdict après 10 écoutes ? Mouais, Revok, c'était mieux avant, il y un air de déjà vu dans c't affaire et on peut comprendre les commentaires un peu acerbes et définitifs à l'égard de cette sortie sur la blogosphère. Verdict après 20 écoutes ? On valide haut la main et on ne comprend plus les commentaires un peu acerbes et définitifs sur la blogosphère. Bref, il va falloir le mériter ce Bunt auf grau pour en saisir toutes les subtilités et l'essence. Enfin, la dynamite plutôt parce c'est bien de hard dont il s'agit.

Le premier titre, "Old marrow", fait figure de rouleau-compresseur et de carte de visite classe, une belle alternance et cohabitation de fureur/moments mélodiques. Trois minutes 58 suffisent pour que le "your anger dissipate" raisonne, Revok règle ton cas et te rappelle que s'il y a un patron du genre en France, c'est vers eux qu'il faut regarder... La suite n'est pas en reste avec "Polluted ideas" dont le chant clair ressemble à du Mastodon tandis que le mid-tempo "Eroded mind" caresse l'auditeur dans le sens du poil avec du Revok tout craché mais néanmoins excellent. "Dear worker", c'est l'inverse, le titre défonceur de portes par excellence, à la limite du grindcore, étonne et fait figure de perle noir dans un ensemble extrême mais toujours assez finement tourné vers la mélodie. C'est d'ailleurs une des clés de la réussite de cet album : un savant équilibre entre le clair et l'obscur, entre la virulence et la mélodie, entre le chant clair et le chant à gorge déployée.

Revok arrive facilement à choper et renouveler l'attention, à varier les surprises pour ne pas lasser. A titre d'exemple, l'ambiant "Equilaterra" ou l'intro de "Perfection is a sin" peuvent paraître des pistes/phases assez anodines au départ mais prise dans la globalité de Bunt auf grau, elles permettent à l'auditeur de ne pas définitivement se noyer dans la monotonie du 'core.