rescue_rangers_guitars_and_dust_dancing.jpg Flashback : automne 2005, un groupe de stoner venu du sud de la France (qui vient de glousser au fond de la salle que je l'encadre ?) nous désencrassait sauvagement les tympans à coup de lattes bien rock'n roll, une basse vrombissante à souhait et un feeling caniculaire qui faisait foutrement plaisir à entendre. Le nom : Rescue Rangers, l'objet du délit : Masters of the middle finger, un maxi 4 titres urgent et furieux, qui fleurait bon le gros rock graisseux exécuté au bord du grand Canyon, sous un soleil de plomb (sous la pluie du Nord-Pas de Calais, le plaisir n'aurait pas été le même... forcément). Le concept : être le premier groupe du monde avec une date de péremption clairement affichée dès le début... et pourtant. Février 2007, n'y tenant plus, le groupe se reforme et se lance à l'assaut des cimes du stoner rock en publiant quelques mois plus tard un nouveau maxi composé de 6 titres Bring the hammer down (que l'on essaiera de chroniquer dès qu'on aura 5 minutes). Quelques semaines plus tard, retour en studio pour faire comme des grands et accoucher d'un premier album, composé de 10 titres, divisé en 2 parties (A et B) et intitulé Guitars and dust dancing. Donc forcément, on est plus qu'intéressé. A peine le CD réceptionné début 2008, on l'enfourne dans le mange disque, on pousse les manettes à fond et "Sound of the katana" retentit dans les turbines. Du rock burné, foutrement bien gaulé, un bonne grosse louche de stoner alcoolisé, le groupe fait tranquillement ronronner la machine. L'artwork de l'album évoque clairement les grandes étendues désertiques américaines, le vibrant appel au désert que constitue "Hassan Sabbah" (mais ne s'agirait-il pas plutôt du désert arabique le concernant...?), ou l'éponyme "Guitars and dust dancing" nous invitent à partager les goûts du groupe pour les atmosphères caniculaires et les riffs ensablés aux quelques accents bluesy. Au détour d'une petit rocher, ou d'une petite pause détente savoureusement alcoolisée, les RR nous envoient des morceaux un peu plus énergiques dans les écoutilles avec le classieux "Annoyed" ou le plus électrique et groovy "Black as bastet". Un feeling monstrueux, une petite séance de riffs qui descendent en cascade le long de la colonne vertébrale, une section rythmique qui dépouille et un chant qui assure grave, Rescue Rangers confirme sans l'ombre d'un doute tout le bien qu'on pouvait penser d'eux après un premier EP bien trop court. Aux côtés de combos hexagonaux telles que Glowsun ou Loading Data, le groupe met un point final à la premier partie de son album, pour mieux enchaîner derrière avec la suite... qui ne tarde pas à venir avec un "Spear" toutes guitares dehors. Une mélodie rock qui se visse dans la tête sans effort, un riffing compact et massif, un son plutôt bourdonnant mais assez bien adapté au style du groupe, on pense aux QOTSA, la petite griffe personnelle en plus. Elargissant le spectre de sa musique vers des horizons un peu plus psychédéliques, Rescue Rangers se fend d'un "Scary black holes" (un must) et d'un "In cathedralica" plus posés, où il prend le temps de construire patiemment des ambiances hypnotiques sinon narcoléptiques. Un petit coup de "King cobra", sorte de trip chamanique enfumé, plus tard et voilà que le groupe arrive au terme de son périple musical avec "The scorpion deathlock", déjà présent sur Master of the middle fingers, réenregistré pour l'occasion et toujours aussi vénéneux sinon plus. En attendant une distribution hexagonale à la hauteur de leur talent, les Rangers vous saluent bien bas...