Red Fang - Murder the mountains "Kick-ass rock'n'roll" annonçait la bande-annonce. Ouais ok. On peut rajouter une bonne grosse louche de stoner metal et un brin de sludge des familles pour muscler tout ça et on y est. Murder the mountains, la nouvelle tatanne stoner heavy-burnée qui fait le buzz du côté des milieux autorisées est donc le second album des natifs de Portland, ces Red Fang dont on ne savait trop rien avant que ne débarque cet opus. Bon maintenant on sait. Quelque part entre Kyuss (forcément cité à chaque fois dès que ça bourdonne dans les enceintes bien comme il faut) et Mastodon, avec des relents de bourbon Black Sabbathiens légitimes et un petit zeste de Kylesa bien Torché mais en plus rock'n'roll, lent, doomy et foutrement alcoolisé. C'est là qu'on pense aussi à Corrosion of Conformity.

Et donc ça donne des titres du calibre de "Malverde" ou "Hank is dead", du groove incandescent par hectolitres, du riff qui déboise au kilotonne, du heavy mais pas trop, du fuzzy juste ce qu'il faut, Red Fang a bossé ses classiques et livre ici une sorte d'abstract plutôt bien gaulé de tout ce qui a pu nous passer dans les écoutilles depuis deux décennies en matière de rock/stoner machin truc chose bien monté. Ah ça manquait d'un chouilla de punk... Vous inquiétez pas, il y en a. Du psyché un peu enfumé ? Il y en a aussi. Et même un peu de rock incantatoire sous acide avec "Dirt wizard". Un poil scolaire tout ça, presque trop policé mais diablement efficace. On ne peut pas tout avoir... alors, les ricains musclent leur jeu et montent titiller de la première ligne avec du gros stoner bien grassouillé (avec l'ombre plutôt imposante de Kirk Weindstein qui plane dans le coin) qui démonte deux/trois cloisons auditives. Quand on peut larguer un titre de la trempe de "Throw up" (tuerie absolue) en plein milieu d'album, forcément ça aide aussi.

Murder the mountains est donc la somme de ces titres, tantôt bien lourds, tantôt plus aérés, lorgnant du coin de l'oeil vers les horizons du space-rock, pour mieux revenir aux fondamentaux qui zonent du côté des bayous de Lousiane. Des morceaux qui de "Painted parade" à "Into the eye" en passant par "The undertow" puis "Human herd" envoient gentiment du décibel déboiser la cage à miel avec en sus ce petit côté "cosmique" qui nous transporte dans une autre dimension. Méga cool et joli coup made in Relapse.

PS : tiens on n'a pas cité Crowbar ? Bon bah c'est fait du coup.