Really Big Really Clever Après une séparation aussi inattendue qu'énigmatique, deux anciens membres de Gender Roles (trio power pop de l'écurie Big Scary Monster, originaire de Brighton) reviennent avec une dizaine de bombes grungy/pop aux petits oignons dans leur nouveau projet, Really Big Really Clever. Jared Tomkins et Jordan Lilford sont rejoints dans l'aventure par Chris Childs (basse) et Sam Perkins (batterie), deux anciens membres d'un autre groupe de Brighton, All Better.

Ce qui saute aux oreilles à l'écoute de RBRC, c'est l'influence plus ou moins assumée des années 90 et de Nirvana, notamment dans "Smells like lynx Africa" avec son titre qui sent bon l'après-douche et son intro qui, sans aller jusqu'au plagiat, donne envie de réclamer un cracker. Ça se ressent aussi dans l'écriture, où les phrases courtes se juxtaposent pour former une mosaïque d'images mentales percutantes. Mais il serait vraiment trop réducteur de s'en tenir à l'héritage grunge de Really Big Really Clever. Les gars ont su remettre tout ça résolument au goût du jour avec un savant mélange de rythmes entraînants et joyeux, parsemé de touches pop et d'un peu du grain de folie qui faisait partie de l'ADN des regrettés Gender Roles. Les thèmes abordés sont assez universels : difficulté à appréhender le changement ("It's changed"), à se comprendre mutuellement ainsi que le monde qui nous entoure ("Smells like..."), santé mentale ("Maybe you should get help"), rapports humains ("Alright", "Hu hurt U", "Forget you").

Le disque alterne les mélodies pétillantes et entraînantes qui donnent envie de remuer ses fondations ("It's changed", "Deeper", "Maybe you should get help", "Answer me", "Really big really song") et des morceau plus heavy pour faire bouger tes cheveux soyeux ("Hu hurt U", "Smells like...", "Forget you"), tout en associant avec talent les riffs saturés et les mélodies légères, les refrains puissants et les harmonies haut-perchées. Le résultat est très réussi. Je l'ai écouté toute la semaine (jour et nuit, c'est-à-dire que même quand il ne tourne pas, je l'entends encore) pour me motiver à bosser malgré le retour du soleil et les jours fériés, et je ne m'en lasse toujours pas. Seul bémol, les 10 titres défilent presque trop vite (au sens propre comme au sens figuré, puisque l'album dure moins de 20 minutes). On en redemande pour l'été prochain à Brighton, au bord de la grande piscine !