Really Big Really Clever Salut Really Big Really Clever ! Ça fait plaisir de vous voir. Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous nous faire une petite bio instantanée ?
Jordan : Nous sommes un groupe de Brighton, au Royaume-Uni, nous existons depuis... 2 ans ? Jared et moi avons déjà enregistré un album, nous jouions dans le même groupe avant. Et ensuite, Chris et Sam (basse et guitare) qui jouaient dans un autre groupe aussi, nous ont rejoints et nous avons créé le groupe de Rock ultime. On joue dans le monde entier, devant des légions de fans chaque soir. On joue du Rock.
Sam : C'est bon pour le cœur !

Le groupe est né des cendres de Gender Roles. Le communiqué du split a été assez brutal. Avec du recul, souhaitez-vous expliquer plus précisément ce qu'il s'est passé ?
Jared : Pas vraiment...
Jordan : C'est un vieux groupe. Maintenant, nous sommes RBRC. Parfois, les gens disent qu'ils sont... comment dire ? [À Jared] Tu veux en parler ou pas ?
Jared : On peut résumer les choses en disant que Tom n'a pas été une bonne personne, vis-à-vis de nous, alors nous avons décidé de faire autre chose, quelque chose de nouveau.
Jordan : Parfois, les gens ne sont pas ce qu'ils disent être. Nous avons beaucoup d'amis et parfois, les gens vous déçoivent, vous mentent et parfois même pire ! Donc, nous ne pouvions plus faire partie du même groupe. Et on n'avait rien d'autre à faire que de continuer à faire de la musique. On n'a pas très envie de parler de lui, on préfèrerait parler des nouveaux morceaux.

Oups... ma question suivante concernait The battle of two halves...
Jared : Oh... Mais... on en avait parlé ?
Jordan : Qu'est-ce que c'est que ça ?
Allez...
Jordan : Non, je ne suis pas au courant !
Jared : Je ne me souviens pas en avoir vraiment parlé... c'est très bizarre !
Jordan : Alors qu'est-ce c'est, The battle of two halves ?
C'est l'album qui n'est jamais sorti
Jordan : Où tu as... Comment tu connais son nom ?
Par des amis... tu sais...
Jared : C'est dingue !
Sam : On n'était même pas courant !
N'est-ce pas frustrant de l'avoir dans les tiroirs et de ne pas l'avoir joué sur scène ?
Jared : Oui, bien sûr !
Jordan : C'est pour ça qu'on a enregistré deux albums en deux ans et demi. Deux nouveaux albums. (NDT : La sortie du deuxième album est prévue pour 2025, avec un probable single d'ici à la fin de l'année.)

Vous composiez la section rythmique de Gender Roles et, dans ce projet, vous tenez le chant et les guitares. Comment ça s'est passé ?
Jared : J'avais des démos que je gardais depuis longtemps et je pensais qu'elles ne verraient jamais le jour parce qu'on jouait dans Gender Roles, tous les trois avec Tom. Et quand le groupe s'est séparé, j'ai décidé d'envoyer les démos sur lesquelles je travaillais à Jordan et je lui ai demandé : "Ça te tente ?" et heureusement, il a dit oui !
Jordan : On était exactement dans la même pièce où nous avions écrit le deuxième album de Gender Roles, j'étais à la batterie et lui à la guitare et on a fait les chansons ensemble.
Jared : On n'était pas sûrs de la composition du groupe, au départ. On ne savait pas qui ferait la guitare, la batterie, la basse, etc. Et puis on est arrivés à cette formation. Et on ne pourrait pas être plus heureux.

Vous venez de terminer votre tournée française : tout s'est bien passé ?
Jared : Oui, on adore la France !
Jordan : Oui, c'était génial ! On est très contents. C'était génial de revenir faire des concerts en Europe, de se faire de nouveaux amis, de découvrir de nouveaux lieux.
Jared : Et aussi de retrouver les anciens amis.
Jordan : Manger du fromage...

C'est assez rare qu'un groupe étranger joue autant de dates en France. Des différences avec l'Angleterre et les autres pays dans lesquels vous avez pu jouer ?
Jordan : Je trouve que les fans sont très accueillants, en général. Tout le monde a fait preuve d'une hospitalité sincère. Et tout le monde est très ouvert à l'écoute de choses nouvelles. On a joué au Supersonic à Paris. Cette salle est géniale parce que les gens y vont pour écouter de la musique live, ils ne connaissent pas nécessairement le groupe, mais ils sont là parce qu'ils veulent écouter de la musique live, ils veulent voir quelque chose de nouveau. Il n'existe pas beaucoup d'endroits comme ça. Ça paraît surprenant, mais c'est complet tous les soirs et leur énergie ! On le voit ici aussi. Je crois que c'est ça, la différence.

Quels sont les groupes français que vous aimez ?
Jared : Panique ! Johnny Mafia, avec qui on a déjà tourné, Immature.
Sam : La Faiblesse.
Jared : On espérait jouer avec plus de groupes sur cette tournée, mais c'était principalement nous et Panique, sans première partie. Mais Panique est génial, alors...

Really Big Really Clever Quel est le processus créatif dans RBRC ?
Jared : Habituellement, utiliser GarageBand pour poser la structure, et ensuite emmener ça en salle de répétition pour travailler sur la structure, les paroles, les harmonies, etc.
Jordan : La plupart du temps, il commence avec un riff. Pour le nouvel album, on venait avec des trucs en salle de répétition et ensuite, on mettait ça dans GarageBand pour faire une démo ou au contraire on commençait par la démo dans GarageBand et ensuite, je jouais la batterie et on essayait de trouver ce qu'il manquait, ce qu'il fallait.
Jared : Pour le premier album, on est allés en studio alors qu'il était incomplet, donc une partie de l'écriture a eu lieu dans le studio d'enregistrement. À chaque étape, on a eu des phases d'écriture ensemble.
Jordan : C'est comme un processus de filtration, on a plusieurs points d'itération. On commence avec deux riffs, un refrain et un couplet, on les colle ensemble, on enregistre une démo et on se dit : "C'est nul ! Il faut changer ça, il faut faire ça" et on recommence encore et encore.
Jared : Je pense que c'est important de laisser reposer une chanson pour savoir si elle est bien ou pas. Parce que tu peux écrire une chanson et te dire : "Ah, cette chanson est cool !" Et si tu la sors et que tu la réécoutes un peu plus tard, tu te dis "Je n'aurais pas dû faire comme ça, j'aurais dû passer plus de temps à l'écouter et à réfléchir à la structure, tout ça..."
Jordan : Et en même temps, c'est bien aussi de fonctionner à l'instinct quand on compose et même quand on enregistre, de ne pas sur-analyser.
Jared : Oui, c'est très facile de tomber dans cet état d'esprit où on se demande tout le temps si ça fonctionne, de trop réfléchir.
Jordan : Tom Hill, avec qui nous avons enregistré le premier album, est quelqu'un de très instinctif. Son processus d'enregistrement l'est aussi, alors on ne passait pas beaucoup de temps à étudier une idée. On proposait quelque chose, il répondait : "Oui, ça sonne bien, allons-y. C'est quoi la suite ?" Comme ça, on gardait l'esprit frais. Il faut trouver un équilibre entre le fait de vérifier que le morceau fonctionne et passer à autre chose sans sur-analyser, sinon on n'en finit pas. Les meilleures choses arrivent en l'espace de 5 minutes, les meilleures chansons sont écrites en 5 minutes.
Jared : Oui, exactement !

Vous mélangez avec brio la pop, la mélodie, la rage et la saturation. Pourquoi cet irrésistible mélange de genre ? De quoi s'inspire RBRC pour composer ses tubes ?
Jared : C'est très gentil ! On adore beaucoup de groupes différents, on pourrait citer quelques noms...
Jordan : On aime la musique heavy horrible et on aime aussi la pop pétillante. Tous les soirs, quelqu'un nous dit qu'on a un son grunge, sur cette tournée. Je sais que c'est ce que pensent les gens, mais moi ce n'est pas ce que j'entends, personnellement. C'est difficile d'être objectif à propos de son propre travail. Moi je ne trouve pas, mais tout le monde le dit.
Jared : Je comprends pourquoi ils disent ça : on a une chanson qui s'appelle "Smells like lynx africa", un titre repompé sur Nirvana, et on a aussi une chanson qui contient un riff de Nirvana. Donc je comprends pourquoi les gens font ce genre d'affirmation. Mais j'aime me dire qu'on a ajouté un peu plus que du grunge dans le mélange.
Jordan : Tu vas voir ça tout à l'heure !
Jared : En tout cas, je dirais qu'on est plus grunge que dans Gender Roles avec un son un peu plus bordélique.
Jordan : C'est mieux !

Un mot sur Beth Shalom Records ? Vous allez continuer à travailler avec eux ?
Jordan : Possible... Peut-être...
Jared : On ne sait pas encore. On prévoit de tester de nouvelles choses, mais on va surtout voir comment ça se passe, en fait. On vient de finir d'enregistrer notre deuxième album et quand il sera mixé, on va l'envoyer à plusieurs personnes et voir ce qu'il se passe.
Jordan : On attendra la meilleure offre. Amène le fric ! (Rires)

Que ce soit visuellement et musicalement, vous transpirez les 90's, la décennie des meilleurs ! Le rock, c'était mieux avant ?
Jared : Ça remonte probablement à notre enfance, comme on a grandi dans les 90's. On voit ça chez beaucoup de groupes de notre scène qui ont pris cette influence... je ne sais pas trop quoi ajouter.
Jordan : J'essaye de ne pas réfléchir de cette manière, parce que sinon tu finis par ressembler à groupe de grunge. J'ai quelques noms en tête, mais je ne dirais pas qui, de groupes qui existent aujourd'hui mais qui sonnent comme des groupes des années 90. J'espère que ce n'est pas notre cas. Je trouve que la nostalgie est un concept bizarre. Encore une fois, c'est un équilibre difficile : on veut montrer ses influences, mais ce qu'on écrit vient nécessairement de soi, il faut que ça vienne de l'intérieur, et ça sonnera comme ça sonnera. Il faut faire quelque chose de nouveau, d'original et on doit garder ça en tête pendant le processus créatif, sinon... Mais bon, on a une chanson qui s'appelle "Smells like lynx africa".
Jared : Ouais, on ne se rend pas service ! (Rires)

Que peut-on souhaiter à RBRC ?
Jordan : Jared a besoin d'une piscine, déjà... Enfin, il en a une, mais il lui en faut une plus grande. Donc on aimerait faire des concerts dans des stades pour payer la piscine. Moi, je la nettoie, il me paye un bon salaire pour nettoyer sa piscine !
C'est toi qui prends tous les sous, Jared ?
Jordan : Ben oui, c'est lui le chef !
Sam : On voudrait juste continuer à prendre du plaisir...
Jared : Plus sérieusement, comme dit Sam, on aimerait que les gens apprécient notre musique.
Sam : Pour moi, quand on fait de la musique ou qu'on fait partie d'un groupe, on veut que les gens l'apprécient autant que soi. Donc pour ce projet, j'imagine que c'est pareil. On part en tournée parce qu'on veut partager notre musique avec les gens, les regarder pendant qu'ils nous regardent, c'est toute la beauté du truc. Quand on vient dans des endroits comme la France, c'est excitant pour nous parce qu'on va découvrir des endroits où nous ne sommes jamais allés auparavant, faire de nouvelles rencontres. Mais il y a aussi la barrière de la langue, parce qu'on ne parle pas français, parce qu'on est des fainéants de Britanniques. Mais la musique transcende ça et nous permet de communiquer avec les gens. Souvent, pendant cette tournée, on a fait des concerts où on n'a pas tellement parlé avec les gens, simplement parce qu'on ne pouvait pas. Et après avoir joué et partagé ce moment, c'était beaucoup plus facile de briser la barrière de la langue, pas parce que nos capacités avaient évolué, mais parce qu'on avait partagé quelque chose.
(Acclamations au bar, à l'étage)
Je crois qu'ils approuvent !