Rasputina

Rasputina / Chronique LP > Frustration Plantation

Rasputina : Frustration Plantation Frustation plantation est à l'image de Thanks for the ether, un rassemblement des collages sonores de Melora Creager, de violoncelles, de mélodies pénétrantes et qui se vrille dans la tête. Alors qu'Apocalyptica vire sur du métal à tendance atmosphérique et grands espaces, que Jorane s'introvertie encore plus dans son mélange original, Rasputina poursuit la ligne tracée précédemment avec encore plus de rock'n'roll et une certaine constance sous-jacente.
"Possum of the grotto" fait rugir un violoncelle qui attaque dans les graves, avec un refrain répétitif, un régiments de bottes battant la campagne, "If your kisses can't hold the man you love" vire folklorique avec un groove qui rappelle les reprises blues de l'unplugged de Hole, passages ternaires, une voix féminine engagée. Cet album comporte également les morceaux-collages habituels comme "When I count...", "My captivity by savages", ou qui servent d'intro à "Wickie Dickie" qui sonne en comme une vieille photographie noir et blanc virée sépia.
Basse grondante, claquée façon contrebasse, "High on life" appuie violemment sur la pédale d'accélération, met une dose impressionnante de saturation, un solo à bout de souffle, un peu jazzy, sans commune mesure cependant avec Charles Mingus. "Saline the salt lake Queen" vibre d'une intensité remarquable, une mélodie sifflante, une voix qui ondule, qui saupoudre une rythmique jamais identique, -Oh Saline, only seventeen, swollen up with pride-, morceau corrosif comme il se doit. L'artwork de ce Frustration plantation est particulièrement soigné, ambiance de campagne américaine avant la révolution industrielle, au Kansas ou ailleurs, comme souligné par les photos du livret ou "When I was a young girl".

Rasputina / Chronique LP > How we quit the forest

rasputina Cet étrange rassemblement féminin autour du violoncelle, débute lorsque Melora Creager rencontre Julia Kent et Agnieszka Rybska... Les trois violoncellistes créent alors A ladies cello society, en clair: les bourrins du genre Apocalyptica ne sont pas admis. Ces trois demoiselles, surement à l'image de la femme idéale pour Steve Albini, enregistre un compact-disque Thanks fot the ether. Soyons clair, la musique de chambre jouée par Rasputina, ne plairerait surement pas au défunt Mozart... Jouant sur le coté décalé à l'instar d' Apocalyptica, Rasputina se produit en première partie de Bob Mould, Porno For Pyros, et ... l'incontournable Marilyn Manson. L'acceuil fait aux violoncellistes par le public mansonien n'as rien de très fraternel... "on a tout simplement été jetées aux lions. les débuts ont étés extrêmement difficiles. Les fans de Manson voyant sur nos visages à quel point nous avions le trac, commençaient par nous jeter des trucs sur scène et puis finissaient par nous applaudir. On s'y est fait et, a partir de là, on a fait de bons shows. C'est vraiment une expérience que d'entendre le son d'un violoncelle sur un ampli dans une de ces arènes."
Marilyn Manson a propos de ces charmantes manieuses d'archets...:"pour autant qu'elles aient de l'espièglerie et du charme, les filles de Rasputina sont en réalité mélancoliques, déprimées et étrangement détachées de tout temps et lieu".
Rasputina repris alors le chemin des studios pour produire son deuxième album: How we quit the forest, cet album, coproduit par Chris Vrenna est à l'image de ses compositeurs, simple et émotif... Le trio se définit comme le croisement de grunge et de musique de chambre. En gros Rasputina fait de la base classique (un violoncelle... c'est moderne peut-etre ?) un instrument à produire du rock. Rasputina et ses membres entreraient-ils dans cette sphère gazeuse des précurseurs ? Le phénomène n'est surement pas près de s'arreter, son homologue nordique Apocalyptica vient en effet de sortir un nouvel album des plus décapant (c'est que ça fait mal un archet...) Rasputina: trois grammes de finesse dans un monde de brute et de barbares… espérons que l'on entende bientôt parler d'elle.