Depuis la sortie de ...Honor is all we know en 2014, les musiciens de Rancid étaient partis travailler sur des projets parallèles. Lars Frederiksen s'en était allé enregistrer une demi douzaine d'EP avec son groupe The Old Firm Casuals. Barbe épaisse et crâne tatoué, Tim Armstrong faisait parler à nouveau ses talents de producteur pour faire paraître les deux premiers albums du groupe de ska punk The Interrupters. Mais Rancid est ancré fort dans ses racines. Comme un seul homme, le groupe revient guitare à la main et cheveux dressés sur la tête pour déchaîner son punk à la face d'un paysage californien. Et comme on change pas une équipe qui gagne, c'est Brett Gurewitz (Bad Religion) qui s'occupe de la production de ce retour via les labels Hellcat Records/Epitaph. Vingt quatre ans après son premier opus, Rancid pose donc dans les bacs Trouble maker en guise de neuvième album studio.
Composé de dix-neuf titres, le disque démarre tout simplement en trombe avec Tim Armstrong qui vient hurler un "Track fast" rapide et efficace. Rancid est un classique mais entend bien savoir que le temps ne gomme ni l'énergie ni l'engagement. Toujours sur des bases punk, "Telegraph avenue" est sans doute une des parties les plus tranquilles de l'album. Un morceau passe partout qui ne ravira peut être pas les fans de la première heure, mais d'après Lars Frederiksen, la devise de Rancid est : On n'en a rien à foutre et on fait ce que l'on veut. A bientôt la cinquantaine sonnée, les Californiens peuvent poser un ska ("Where I'm going") comme intégrer des éléments plus rock ("Bovver rock and roll"). Mais si la formation se permet quelques libertés, elle reste fidèle à sa musique dynamique et rugueuse ("I got them blues again", "Say goodbye to our heroes").
Les voix rocailleuses de Lars Frederiksen et de Tim Armstrong sont toujours là pour réveiller le punk qui est en nous. Ouvrir les yeux crête sur la tête, la clope au bec et le skate au pied, c'est le rêve américain façon Rancid. Le groupe n'a pas fini de jouer les éléments perturbateurs avec ses histoires prises sur le pavé ou en bordure de terrain vague. Rancid livre un disque complet qui a de quoi en régaler plus d'un.
Punk is not dead !
Publié dans le Mag #29